Mais qui pourra bien les arrêter? « C’est incroyable, ça continue! » Marco Odermatt résume facilement la nouvelle journée de folie que vient de vivre le ski suisse. Grâce à une manche de très haut vol, le Nidwaldien a décroché son 45e succès en Coupe du monde lors du super-G de Crans-Montana ce dimanche. Il a une nouvelle fois devancé un compatriote, en la personne d’Alexis Monney (de 0″28), l’Italien Dominik Paris terminant troisième à 0″39. Déjà sur la boîte la veille en descente derrière Franjo von Allmen, les deux Suisses peuvent se féliciter d’avoir vécu un week-end proche de la perfection devant un public romand chaud comme rarement!

« On doit profiter de ces moments, c’est juste génial de gagner ici », a rappelé « Odi », héros national. « C’était un premier week-end fantastique ici à Crans-Montana. Il y avait beaucoup de fans et je me réjouis de voir que tout va encore devoir être augmenté en vue des Championnats du monde. » Même son de cloche pour Alexis Monney, qui peine à redescendre de son petit nuage, lui qui a décroché deux médailles aux Championnats du monde Saalbach. « Il n’y a pas de mots. Pouvoir faire deux podiums en Suisse romande après les Mondiaux, c’est magnifique. L’ambiance est folle. Je profite! » Le leader de la Coupe du monde est lui content d’avoir renforcé sa position. « C’était un week-end très important pour moi aussi pour les classements alors je suis très heureux du résultat. »

« Attention car ça peut vite tourner »

Les deux champions helvétiques se réjouissent d’avoir réussi leurs débuts sur la piste Nationale, qui accueillera donc les Championnats du monde dans deux ans. « Ils sont déjà dans un coin de ma tête et c’est bien de savoir que je peux gagner ici », a confirmé Marco Odermatt. « Toutefois, il y a passablement de choses qui seront différentes dans deux ans. La neige début février ne sera probablement pas la même car les conditions devraient être plus hivernales. » De nouveaux adversaires peuvent également sortir du bois. « Il peut se passer beaucoup de choses en deux ans », ajoute le skieur de Buochs. « Qui aurait imaginé que Franjo (ndlr: von Allmen) et (Alexis) Monney seraient si forts maintenant il y a deux ans? Pourtant, ils font bel et bien partie des trois meilleurs descendeurs du monde. »

Alexis Monney se montre lui aussi prudent. « Attention car ça peut vite tourner et on doit continuer à travailler », insiste-t-il, alors qu’il pensait pourtant que la piste Nationale n’était pas  adaptée à ses qualités. « En début de semaine, en voyant la piste, je me suis dit que ça n’allait pas être trop pour moi », rappelle-t-il. « Mais aujourd’hui, je me suis à nouveau fait ‘monstre’ plaisir sur les skis. C’était vraiment incroyable. Je sentais que je skiais bien mais je ne savais pas si ça allait suffire ou pas. Au final, je suis hyper content. »

Le calme après la tempête

Pourtant, et comme à son habitude, le Fribourgeois ne veut pas s’enflammer. « C’est incroyable ce qu’il s’est passé ce week-end pour toute l’équipe. C’est cool aussi d’avoir pu découvrir la piste avant les Mondiaux. Mais ce n’est déjà pas sûr que je sois au départ, on a une équipe tellement folle, il va falloir continuer à mettre les gaz! » Tout ce beau monde va maintenant pouvoir retrouver un peu de calme avant d’affronter les dernières étapes de l’hiver, à Kvitfjell et Sun Valley (les techniciens passeront également par Kranjska Gora et Hafjell).

Laurent Morel, Crans-Montana