Après une parenthèse mondiale enchantée à Saalbach, les skieurs suisses retrouvent le quotidien de la Coupe du monde, pour un week-end qui s’annonce festif pour les stars helvétiques. Nos médaillés s’apprêtent à être fêtées par leurs fans à Crans-Montana. Toutefois, il n’est pas aisé de se replonger dans la routine du Cirque blanc après plusieurs semaines éreintantes pour le corps et l’esprit. « Je ne suis pas encore à 100% », avoue même Franjo von Allmen. Le champion du monde de la descente et du combiné par équipes a rechargé les batteries, chez lui, à Boltigen, en compagnie de ses soeurs. Un recul nécessaire après ses exploits autrichiens. « Ce n’est pas facile de revenir en Coupe du monde. Les Mondiaux m’ont coûté beaucoup d’énergie, entre les courses et les célébrations. »

Un sentiment que partage également son partenaire doré du combiné par équipe, Loïc Meillard. Le champion du monde de slalom valaisan se trouve toujours en phase de récupération après son double sacre. « Émotionnellement, je me sens remis, mais physiquement, il me faudra encore quelques jours », explique-t-il. Le skieur d’Hérémence a dû enchaîner les obligations et les séances photos après son titre dimanche dernier, avant de pouvoir enfin souffler à la maison. « J’ai pris deux jours pour me reposer et surtout faire la lessive », ajoute-t-il en rigolant.

Pour autant, Loïc Meillard reste concentré sur ses objectifs et refuse de voir son titre mondial comme un tournant pour sa fin de saison en Coupe du monde, où il ne compte qu’une centaine de points de retard sur la 2e place d’Henrik Kristoffersen au général. « Il n’y a pas d’avant ni d’après pour moi. Je continue mon chemin avec les mêmes ambitions et les mêmes objectifs. » Et ce, dès dimanche avec le super-G sur la piste Nationale.

Une lessive et ça repart

Couronné champion du monde en super-G, Marco Odermatt aborde ce week-end de courses à Crans-Montana avec sérénité, même si la fatigue se fait sentir. « Je me sens très bien, mais bien sûr, après une longue saison, je suis un peu plus fatigué qu’en décembre », confie le leader de la Coupe du monde. Il a profité de quatre jours à la maison – « la plus longue pause de l’hiver » – pour se ressourcer. « J’ai quand même fait un peu de physique », rassure-t-il. En Valais, le Nidwaldien peut faire un grand pas en direction des Globes de cristal tant en descente qu’en super-G.

Dans son sillage, Alexis Monney vit, lui aussi, une période intense mais positive. « Depuis le 28 décembre et ma victoire à Bormio, tout a été assez fou. Mais j’ai eu le temps de digérer et la saison continue. » Le double médaillé mondial fribourgeois souligne l’importance de l’esprit d’équipe semaine après semaine, mais s’il était ravi de faire un petit détour par Châtel-Saint-Denis. « Avoir une telle équipe soudée aide beaucoup. On a passé de bons moments à fêter les médailles. Puis, ça a fait du bien de se poser à la maison et de se détendre sur le canapé. »

Un genou douloureux et trois jours au lit pour Justin Murisier

Enfin pour Justin Murisier, la période post-Mondiaux a été marquée par des pépins physiques. Le Bagnard a d’abord commencé à ressentir son genou. « Les Championnats du monde ont été intenses et j’ai commencé à avoir des douleurs. C’est pour cela que j’ai dû mettre le géant de Saalbach de côté. » Et en rentrant à la maison, le vainqueur de la descente de Beaver Creek est tombé malade. « J’ai passé trois jours au lit, puis j’ai fait un bloc physique pour retrouver la forme. »

Les skieurs suisses peuvent s’inspirer de Federica Brignone, qui se disait en méforme après les Mondiaux et qui a survolé le premier géant de Sestrières. En tout cas, nos skieurs vont tout entreprendre pour faire vibrer les milliers de fans attendus au pied de la Nationale ce week-end.

Johan Tachet, Crans-Montana