Le skieur de Bruson a sa première victoire en Coupe du monde, mais le travail n’est pas fini. Et il a encore des choses à perfectionner.

Justin Murisier portera le maillot rouge au départ de la descente samedi à Val Gardena. Mais il sait qu’une deuxième victoire après son triomphe à Beaver Creek ne viendra pas toute seule.

À l’entraînement cette semaine sur la Saslong, le Valaisan n’était pas parmi les plus rapides, signant le 52e et le 35e chrono. Des résultats qui ne reflètent pas les progrès qu’il sent qu’il a faits depuis qu’il s’est sérieusement lancé en vitesse.

« La première année (à Val Gardena) était très difficile, la deuxième année un petit peu moins. J’apprends chaque année et on a pu comprendre plusieurs choses sur le matériel », explique le skieur de 32 ans, qui se trouve à Santa Cristina pour la troisième fois. « J’ai l’impression que le processus se passe assez bien parce que je vois qu’il y a de la progression: l’année passée j’étais à une seconde de la victoire, pas à quatre. J’ai aussi pu reprendre des choses que j’ai apprises l’année passée pour le deuxième entraînement et ça a déjà beaucoup mieux marché. »

Skier sans couac

Comparée à Beaver Creek, qu’il décrit comme une « course complète » où il faut savoir glisser, sauter et tailler des courbes, la Saslong n’est pas une piste qui convient vraiment à ses qualités. Son meilleur résultat ici a été une 24e place l’an dernier. « Je suis quelqu’un qui produit beaucoup de vitesse dans les courbes et ici il n’y a pas réellement de courbes. C’est beaucoup de glisse, beaucoup de sauts, et il faut réussir à emmener la vitesse depuis le départ jusqu’à l’arrivée sans faire de couac. Et ça, ça n’a jamais été ma grande force. »

« Mais si je trouve deux ou trois petites choses encore d’ici samedi, ça peut être quand même une belle course », affirme-t-il, décontracté, à trois jours de la course.

Pas de pression

Le skieur de Bruson ne ressent pas plus de pression avec le dossard rouge au dos. Une chose qu’il a apprise de ses entraîneurs qui lui ont toujours conseillé de skier pour des bonnes sensations, pas pour le résultat. Sa 17e place en super-G au Colorado, le lendemain de sa première victoire en Coupe du monde, était un bon rappel. « Ça montre que je suis un humain », lance-t-il en riant. « J’ai eu une victoire, c’était cool, mais derrière il faut continuer de performer. Je ne dois pas oublier tout ce que j’ai fait et naviguer sur un nuage. »

La priorité sur la vitesse dorénavant

Ce premier succès à Beaver Creek a tout de même donné soif à cet ancien spécialiste du géant. « Après cette victoire, j’ai des perspectives un peu différentes. C’est vraiment la vitesse qui va primer à l’avenir et je vais sûrement de temps en temps louper des géants pour mieux préparer la vitesse. » Avec pour but, entre autres, de se rapprocher des meilleurs sur des pistes comme à Val Gardena.

La fête avec les dossards, ce sera donc pour la fin de la saison. « C’est cool d’avoir le dossard rouge, c’est cool d’avoir gagné une Coupe du monde, mais le travail ne s’arrête pas », affirme-t-il. « Je reste plutôt focalisé sur tout ce que j’ai à faire et essaie de performer. »

Sim Sim Wissgott, Santa Cristina