Il n’est pas forcément simple de vivre dans l’ombre de Marco Odermatt, qui écrase tout sur son passage depuis le début de l’hiver, allant jusqu’à remporter le second géant d’Alta Badia malgré une énorme dose de fatigue. Pourtant, Loïc Meillard est en forme en ce début de saison et l’a déjà prouvé, notamment lors du slalom de Val d’Isère, dont il a pris une excellente 3e place. En géant, le Valaisan a réussi passablement de bons passages, mais il n’est pas encore parvenu à faire montre de son plein potentiel.

Sa 4e place obtenue lundi à Alta Badia prouve toutefois qu’il est sur la bonne voie. Largement déçu après son 11e rang lors de la première épreuve sur la Gran Risa dimanche, le skieur d’Hérémence a su se remobiliser, et surtout trouver certaines solutions, en travaillant notamment avec son entraîneur Julien Vuignier. “Aujourd’hui, c’est un bon chocolat, s’est réjoui l’athlète de 26 ans. Après le géant de Val d’Isère (10e) et la course d’hier (dimanche), c’était vraiment un pas en avant dans la façon de skier. Se retrouver dans le top 5 ici sur une neige qui n’est pas forcément celle que j’apprivoise, ça fait vraiment plaisir.”

Le plan a fonctionné

En fait, en quelques heures, Loïc Meillard a justement trouvé le moyen d’apprivoiser cet or blanc injecté d’eau glacée. “C’est sûr qu’on était un petit peu au fond de la cave après le premier géant, concède Julien Vuignier, entraîneur de l’actuel 11e du classement général de la Coupe du monde. Mais il a eu une bonne réaction. On a mis en place un petit plan qui a l’air de fonctionner.” Si le Valaisan ne désire évidemment pas dévoiler de secret, il concède avoir encouragé son poulain à “skier comme il sait skier, sans se prendre la tête, sans se crisper pour vouloir attaquer, mais simplement skier libre.”

Une recette qui semble donc porter ses fruits. “C’était en quelque sorte le dernier détail qui manquait”, poursuit Julien Vuignier. “À Alta Badia, ça fait des années que je pataugeais un petit peu, confirme Loïc Meillard, qui n’avait jamais fait mieux que 8e sur la Gran Risa. Comprendre quelque chose aujourd’hui, ça fait très plaisir. Désormais, on doit construire là-dessus.”

Madonna dans le viseur

Avant de se replonger dans le géant pour Adelboden début janvier, le frère de Mélanie va se tourner vers le slalom, avec l’épreuve de Madonna di Campiglio ce jeudi soir. “Je vais tenter de poursuivre sur la lancée de Val d’Isère dans la discipline (ndlr: il a pris la 3e place sur la Face de Bellevarde), affirme-t-il. En plus, Madonna, c’est toujours une super course. La piste est toujours bien préparée. On est en Italie, on mange bien et il y a toujours une bonne ambiance.” Une ambiance qui lui convient plutôt bien, puisqu’il a notamment réussi le meilleur temps sur le second tracé il y a un an (6e au final).

Un bon résultat avant les Fêtes lui permettrait de passer dans la nouvelle année avec le plein de confiance. L’Hérensard ira toutefois encore disputer un entraînement de descente et le super-G de Bormio la semaine prochaine. “Je ne suis de loin pas au bout physiquement, rassure-t-il. Je me réjouis que ça continue!”

Laurent Morel, Madonna di Campiglio