C’est une Wendy Holdener au sourire retrouvé qui s’est exprimée quelques minutes après sa belle 3e place décrochée à Flachau (AUT) lors d’un traditionnel slalom nocturne certes privé de public mais pas d’émotions, dans la bourgade d’Hermann Maier. Meilleure Suissesse du soir, la skieuse d’Unteriberg a notamment pu se réjouir une nouvelle fois de la belle performance d’équipe des protégées de Beat Tschuor.
« J’ai un bon niveau en ce moment, a notamment déclaré la skieuse de 27 ans. Je ne me suis pas mis de pression particulière en me disant que je devais absolument réussir une bonne course. J’étais juste contente d’avoir le dossard 1 au départ et j’ai simplement essayé de montrer mon meilleur ski. » Retrouver le podium n’était pas une fin en soi: « Je suis vraiment contente d’avoir pu me battre à nouveau avec les meilleures aujourd’hui ».
La vitesse comme thérapie
Surtout que Wendy Holdener, touchée au péroné droit en septembre, n’a pas connu la préparation idéale. « J’ai manqué la partie la plus importante de la préparation cette année, rappelle-t-elle. J’étais à Levi mais je sentais bien que j’avais besoin de plus de jours de ski dans les jambes, je n’étais pas à mon meilleur niveau. J’étais déjà très contente avec mes 4es places, mais quelque part, je n’étais pas totalement confiante avec mon ski. J’en ai peut-être voulu un peu trop. Je n’ai pas pu skier totalement libérée. »
Finalement, la Schwytzoise a décidé de s’aligner le week-end dernier à Sankt Anton, avec notamment un bon 9e rang en super-G à la clé. « A Sankt Anton, je me suis souvenue que je skiais pour moi, que je voulais prendre du plaisir et que sinon, ça n’avait pas de sens, a-t-elle poursuivi. J’ai pu prendre tout ça avec moi pour en arriver là. Ces courses de vitesse, je les ai vraiment prises comme une chance de me préparer pour les Championnats du monde. J’aime vraiment le super-G mais je n’ai pas suffisamment de temps pour m’entraîner dans cette discipline. Sankt Anton a vraiment une belle piste, sur laquelle on n’a pas l’occasion de venir chaque année. C’était d’ailleurs quasiment une nouvelle course pour tout le monde. Quelque part, ça m’a aidé aussi pour les disciplines techniques à me libérer l’esprit. »
Aussi une performance d’équipe
De quoi retrouver la joie de skier, qui ne l’avait toutefois pas totalement quittée, à la manière notamment dont elle avait fêté la victoire de Michelle Gisin à Semmering. « Là, ça fait vraiment très plaisir d’être de retour sur le podium », a relevé une Wendy Holdener qui n’y était plus montée depuis le géant de Kranjska Gora, en février 2020. Ce top 3 vient aussi récompenser une nouvelle fois le travail d’équipe des Suissesses, qui malgré les absences, profite d’un quatuor extrêmement soudé composé de Wendy Holdener, Michelle Gisin, Mélanie Meillard et Camille Rast, qui, après avoir passé le cap de la nouvelle année ensemble, ont toutes réussi une excellente prestation ce mardi.
« Je savais que les autres filles de l’équipe skiaient aussi très bien, a tenu à souligner la triple médaillée olympique et double championne du monde en titre de combiné. Ce soir, j’ai vu skier Mélanie et j’ai entendu que les autres (ndlr: Camille et Michelle) avaient également fait du très bon travail en deuxième manche. J’étais vraiment très contente pour elles. » Wendy Holdener a également eu une pensée pour les absentes: « J’espère que ça va aussi donner de la motivation aux filles qui sont à la maison comme Elena (Stoffel) et Aline (Danioth). Elles peuvent se rendre compte où elles pourraient être. Nous avons une petite équipe, mais qui est vraiment très forte. »
Désormais, la Schwytzoise va se concentrer sur le géant et sur Kranjska Gora, où deux épreuves de Coupe du monde sont au programme ce week-end. « Je ne sais pas trop à quoi m’attendre, mais j’ai pris vraiment beaucoup de plaisir en super-G alors je vais pouvoir prendre cette belle expérience avec moi pour ces géants ». De bon augure…
Mikaela Shiffrin: « Je veux crier assez fort pour que tout le monde puisse m’entendre »
Mikaela Shiffrin s’est elle imposée pour la première fois depuis plus d’un an dans sa discipline de prédilection, montant par la même occasion sur son 100e podium de Coupe du monde. De quoi voir l’avenir avec un peu plus d’enthousiasme que ces derniers mois, marqués par le deuil consécutif au décès de son père: « J’ai 25 ans et j’ai l’impression que mes meilleures courses, que la meilleure partie de ma carrière, sont derrière moi. Ce n’est pas forcément négatif, mais c’est un peu bizarre. Parfois le matin quand je me réveille, je veux crier assez fort pour que tout le monde puisse m’entendre sur la terre entière. J’ai essayé et j’essaie toujours de revenir au niveau où j’étais mais c’est compliqué. J’aimerais revenir en arrière, changer beaucoup de choses qui se sont passées mais ce n’est pas possible. Ce soir était peut-être un grand pas en avant. Le ski me permet aussi de balancer mes mauvais sentiments. J’ai en plus réussi à prendre du plaisir, comme je l’ai dit à Wendy. C’était une de ces courses qu’on aimerait qu’elle ne se termine jamais.
LMO