Pour beaucoup, Denise Feierabend était avant cette saison une excellente skieuse, très régulière, mais frustrante car elle n’arrivait pas à enclencher le turbo pour jouer les tous premiers rôles. Mais cet hiver, quelque chose semble avoir changé pour l’athlète d’Engelberg, qui ne se satisfait plus de cette position, parfois qualifiée d’attentiste. Désormais, l’Obwaldienne est une attaquante et elle compte bien suivre les traces des leaders de l’équipe de Suisse que sont notamment Wendy Holdener, Michelle Gisin et Lara Gut. Elle aura de belles cartes à jouer lors du slalom et du combiné à PyeongChang.

Quel premier bilan tirez-vous de votre saison?

C’est vraiment bien jusqu’à maintenant. Je ne m’attendais pas à être aussi forte en slalom.

Avant cette saison, vous comptiez 6 Top 10 en Coupe du monde. Cet hiver, vous en comptez déjà 7. Comment expliquez-vous votre progression?

C’est dur à dire, mais j’ai eu une bonne préparation. J’ai pu faire des entraînements de qualité sur les skis. On a eu des bonnes conditions de neige au Chili. Je me suis déjà très bien sentie en été, mieux que les années précédentes. Je pense aussi que d’avoir pu réussir des bons résultats dès le début de l’hiver m’a aidé. J’ai rapidement engrangé beaucoup de confiance.

Avez-vous changé quelque chose dans votre façon de travailler?

Depuis deux ans, je m’entraîne avec le groupe de vitesse, et ça marche plutôt pas mal (sourire). C’est un peu surprenant de voir que je suis meilleure en slalom depuis, mais bon. Je crois qu’auparavant, c’était toujours un peu compliqué en été, que je réfléchissais trop. Là, je n’en ai pas vraiment l’occasion et ça aide.

Regrettez-vous d’avoir manqué le podium du slalom de Killington (4e à 0″03 de la 3e place)?

J’étais très proche, je sais. Mais je travaille pour faire mieux et je ne suis pas frustrée. Je suis vraiment contente d’avoir réussi ce résultat.

Vous réalisez votre meilleure saison, mais les médias ne s’intéressent guère à vous. Cette situation vous dérange-t-elle?

Non, ça ne m’embête pas vraiment. Il y a toujours quelqu’un de plus timide dans l’équipe. Mais je peux aussi participer au succès des autres, c’est chouette. De toute façon, la meilleure réponse est à donner sur les skis. Si je vais vite, les médias s’intéresseront automatiquement plus à moi, c’est sûr.

Pensez-vous pouvoir être la bonne surprise aux Jeux olympiques?

Je le souhaite. J’ai prouvé que c’était possible, et ce serait bien de réussir mes meilleures courses lors des Jeux. J’ai toujours été solide lors des grands événements. Je crois que ma motivation est décuplée. Je me réjouis vraiment que ça commence. Je suis longtemps là-bas et je me réjouis de pouvoir m’imprégner de l’atmosphère.

Laurent Morel