Dans le portillon de départ du combiné les regards seront tournés vers Wendy Holdener. C’est en double tenante du titre mondial que la Schwytzoise lancera les Championnats du monde de Cortina d’Ampezzo. “Je suis heureuse que cela commence, je pense être prête. Le fait d’avoir remporté l’or à Saint-Moritz et à Åre me motive d’autant plus, sourit la skieuse d’Unteriberg, qui a profité des derniers jours et de deux week-ends sans compétition pour affiner les derniers réglages. J’ai notamment choisi de ne pas me rendre à Garmisch-Partenkirchen il y a une semaine pour ne pas perdre d’énergie.”

Wendy Holdener fonde d’ailleurs beaucoup d’espoir dans le combiné, une discipline qui lui a toujours souri. “Cette épreuve est très importante pour moi, confie-t-elle. Je l’apprécie énormément et c’est vraiment dommage qu’il n’y ait pas eu de course cet hiver à cause du Covid.” Si les filles n’ont ainsi que peu de repères dans la discipline, elles seront plusieurs à vouloir briguer la couronne planétaire. “Ce combiné s’annonce passionnant et serré. Nous sommes sept ou huit skieuses à jouer l’or”. Parmi les plus sérieuses rivales de la skieuse d’Unteriberg, on retrouve la Slovaque Petra Vlhova, l’Américaine Mikaela Shiffrin, les Italiennes Federica Brignone et Marta Bassino, ou encore sa compatriote, la championne olympique de la spécialité, Michelle Gisin.

Un changement de format favorable à Wendy Holdener?

Reste à savoir comment les athlètes vont gérer les modification du programme et du format du combiné qui a été avancé avec l’introduction du parallèle au calendrier des Championnats du monde. “Aux Jeux olympiques de PyeongChang, nous avions commencé par le slalom. Ce n’était pas ordinaire, ni idéal, mais on s’adapte au calendrier”, rappelle Wendy Holdener. L’avantage pour la Schwytzoise réside peut-être dans les modalités de la compétition qui ne comprend plus une descente, mais un super-G, une discipline où elle se sent plus à l’aise, en complément du traditionnel slalom. “Je ne sais pas si c’est un avantage car lors des précédentes éditions, nous avions la possibilités de skier la piste avant la course grâce aux entraînements.”

Une confiance retrouvée à Flachau

Mais Wendy Holdener se concentre sur elle, sur son ski, elle qui a retrouvé la confiance ces dernières semaines après un début de saison en dessous de ses standards habituels. La Suissesse a dû attendre sa 11e course de l’hiver et le slalom de Flachau mi-janvier pour enfin monter sur le podium. “Ma 3e place a été très importante. J’avais remarqué qu’il ne me manquait pas grand-chose. Cela m’a fait un grand bien de confirmer mes dispositions en slalom. J’ai retrouvé l’énergie, la motivation et la sécurité, car j’ai pu remarquer que ce que je faisais fonctionnait.”

D’ailleurs, la triple médaillée olympique entend briller dans plusieurs disciplines dans les Dolomites. “J’ai également des ambitions en géant et en slalom”, assure-t-elle, sans oublier le parallèle où elle devrait également être alignée.


Michelle Gisin: “Je n’ai pas peur de disputer cinq courses”

Je me réjouis de participer à ces Championnats du monde car j’avais manqué les derniers à Åre (ndlr: slle s’était blessée à un genou à Garmisch-Partenkirchen juste avant les Mondiaux suédois). J’ai été m’entraîner dans le Südtirol en slalom et en géant, puis à San Pellegrino en super-G et en descente pour être prête pour ces compétitions. Cela m’a donné de la confiance et je me sens prête. Je vais disputer cinq courses (ndlr: combiné, super-G, descente, géant et slalom), mais cela ne me fait pas peur, car elles sont étalées sur deux semaines, ce qui ne change fondamentalement pas beaucoup de la Coupe du monde. Après, je suis contente d’avoir autant de possibilités de m’illustrer, mais je vais simplement essayer de skier vite. Mon approche est différente car j’ai déjà remporté des médailles (l’argent à Saint-Moritz et l’or aux Jeux olympiques de PyeongChang en combiné). Il s’agira toutefois simplement de skier le plus vite de haut en bas.”

Johan Tachet, Cortina d’Ampezzo