Au moment où Franjo von Allmen, Marco Odermatt et Alexis Monney sabrent le champagne, les trois autres skieurs romands auraient espéré réaliser une meilleure prestation lors de la descente de Crans-Montana. Évidemment Justin Murisier, Christophe Torrent et Gaël Zulauf sont contents de voir leurs coéquipiers communier avec le public valaisan, mais ils ressentent néanmoins une part de frustration.

Et en tout premier lieu pour Justin Murisier. Le skieur bagnard, 18e, aurait largement préféré terminer plus haut dans le classement. « Je suis très déçu. J’avais des attentes sur cette course, mais je n’étais vraiment pas dedans et je n’avais pas du tout de vitesse. » Le Valaisan confiait deux jours auparavant qu’il espérait retrouver plus de rapidité sur cette piste où il faut surtout savoir laisser glisser les skis, autant pour lui que pour le public. Malheureusement cela n’a pas été le cas aujourd’hui. Il lui reste tout de même le super-G de dimanche où il espère se rattraper. « Le gros objectif, c’était la descente. C’est sûr que j’ai envie de performer en super-G. Mais d’abord, il faut que je trouve des solutions au niveau du matériel et de la technique. »

Christophe Torrent proche du top 30

Pour son troisième départ en Coupe du monde, Christophe Torrent a échoué aux portes des points en se classant 33e. Il y a bien évidemment un peu de frustration de ne pas terminer dans le top 30, mais le plaisir était là. « Je l’avais dit, le résultat d’aujourd’hui était secondaire, le but était que je m’amuse et que je profite de l’ambiance. » En courant à domicile, la pression était bien présente pour le skieur d’Arbaz devant son public et notamment ses nombreux amis et sa famille. « Quand je me suis réveillé ce matin, c’était un peu compliqué. J’ai vraiment senti le stress arriver. Heureusement, à partir du moment où j’ai mis les skis aux pieds, ce n’était que du bonheur », confie-t-il.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Christophe Torrent n’a pas perdu d’influx nerveux lors du second entraînement vendredi, lors duquel il se trouvait en qualifications internes., . « J’ai un peu de la peine à me mettre dedans quand il n’y a pas d’enjeu, donc je pense que la journée d’hier m’a servi pour faire une bonne course aujourd’hui. »

Pour le reste de sa saison, le Valaisan se retrouvera à Kvitfjell dans deux semaines avec l’objectif de prendre un nouveau départ en Coupe du monde, mais le principal but se trouve en Coupe d’Europe puisqu’il peut prétendre un top 3 en descente et, par conséquent, une place fixe pour skier parmi l’élite l’hiver prochain. D’ailleurs, les finales du circuit continental se dérouleront également en Norvège. « Comme je le dis depuis le début, je ne fais pas une fixette là-dessus. C’est magnifique d’arriver aux finales et de pouvoir encore jouer cette place fixe. Donc, je vais tout donner et j’espère réussir. »

« Quand même une journée incroyable »

Sur la Nationale, Gaël Zulauf, qui vivait son second départ en Coupe du monde, a aussi connu quelques difficultés sur le tracé du Haut-Plateau en terminant à la 44e place. Malgré un classement mitigé, le skieur du Pays-d’Enhaut tire du positif de sa journée. « C’était quand même incroyable. J’avais une cinquantaine de personnes qui étaient là pour me soutenir à Cry d’Er. »

Le Vaudois assure qu’il n’est pas déçu de ne pas participer au super-G dominical. Toujours est-il que la densité de l’équipe de Suisse ne permet pas à tous les skieurs de pouvoir s’aligner dans l’ensemble des épreuves de vitesse. « Avoir une équipe aussi forte, c’est un super avantage à l’entraînement, car il y a toujours des points de comparaison. À l’opposé, cela donne moins d’opportunités pour nous, les skieurs de Coupe d’Europe, de pouvoir s’élancer en Coupe du monde », explique le jeune skieur de 24 ans. Avec toutefois quatre podiums cette saison, il reste évidemment satisfait de ses performances. Actuellement 4e en descente de Coupe d’Europe, il est en excellente position pour accrocher une place fixe en Coupe du monde l’hiver prochain. Et il ne serait ainsi pas étonnant de le retrouver dans douze mois, ici-même, à Crans-Montana.

Lucie Morel, Crans-Montana