Où va la FIS? Dans le petit monde du Cirque blanc, cette question ressort très souvent depuis bien longtemps déjà. Si certains apprécient les innovations proposées par la fédération internationale, d’autres s’étonnent de ses décisions. Là où les interrogations s’accumulent, c’est lorsque le sujet du futur du combiné et surtout des épreuves parallèles est évoqué. Il le sera une nouvelle fois ce mardi à Stockholm, qui accueille un City Event.
Les deux épreuves sont liées. S’il restera à la FIS à valider sa décision au printemps, il est prévu que les courses disputées en parallèle viennent remplacer les combinés dès la fin de la saison prochaine. La spécialisation des skieurs (masculins surtout) a finalement poussé les dirigeants du ski alpin mondial à vouloir opérer des modifications. Plus de combinés donc mais un nouveau classement de la discipline avec un Globe pour le parallèle. Car pour que le ski alpin conserve un nombre d’épreuves identique aux Jeux olympiques (le Graal pour tout sport), il fallait créer une nouvelle discipline.
En ville oui, mais pas forcément entre slalomeurs
Depuis de longues années, la FIS s’était mise en quête d’une épreuve spectaculaire. A l’image de ce que fait le snowboard, elle a tout misé sur le parallèle. Cela fait plus de 10 ans que les finales de Coupe du monde et les Mondiaux sont le théâtre d’une épreuve par équipes disputée sous ce format. Cette course va faire son apparition pour la première fois à PyeongChang en février. Au début de la décennie, les “City Event” ont également été lancés, d’abord à Munich et Moscou, puis à Stockholm et Oslo. “Dans une ville, c’est très sympa, raconte Wendy Holdener, qui a signé sa première victoire en Coupe du monde dans la capitale suédoise en février 2016. L’atmosphère change de ce qu’on a l’habitude de vivre.” Des propos confirmés par Denise Feierabend: “C’est un bon format pour le public. C’est intéressant, il y a de l’action durant deux heures, il se passe toujours quelque chose.”
Mélanie Meillard apprécie également l’ambiance, mais émet un bémol, qui devrait donc être prochainement corrigé par la FIS: “Il faut en faire une discipline, c’est clair. Personnellement, ça ne me pose pas trop de problème car je suis plutôt à l’aise tant en slalom qu’en parallèle, mais ce n’est pas le cas de toutes les filles!” C’est d’ailleurs une nécessité également pour Wendy Holdener: “Le fait de partir en duel est quelque chose de très particulier. C’est différent du slalom. Pour moi, c’est bien, je suis rapide dans les deux, mais c’est vraiment deux choses différentes.” Même avis pour Denise Feierabend: “Pour moi, c’est une discipline supplémentaire. Lorsqu’on se prépare, on doit aussi s’entraîner pour les parallèles, notamment au niveau du départ. La manière de passer les portes est également différentes de ce qu’0n connaît habituellement.”
L’Obwaldienne demande à la FIS de se fixer: “Elle doit modifier certaines règles et établir les choses clairement. Ne prendre que le 12 meilleures du slalom n’a aucun sens.” En effet, pour les City Event, les 12 meilleures slalomeuses classées selon la liste de départ ainsi que les 4 meilleures du général de la Coupe du monde sont sélectionnées, même s’il s’agit de descendeuses. Si elles passent leur tour, leur quota revient à une autre membre de leur équipe nationale à condition que celle-ci fasse partie des 30 meilleures mondiales. Idem chez les messieurs. Bref, compliqué de faire plus difficile à comprendre…
Des règlements à unifier
Même les athlètes et la FIS ne savent parfois plus où ils en sont. “C’est très difficile de trouver la bonne formule, modère Wendy Holdener. Il faut beaucoup y réfléchir et faire quelque chose d’intelligent mais surtout arrêter de toujours changer. J’espère qu’ils réussiront à suivre une ligne de conduite.” Car les Team et City Event ne sont pas les seules épreuves au programme. Depuis trois ans, les messieurs disputent également un géant parallèle à Alta Badia. Juste avant Noël cet hiver, les skieuses ont elles eu droit pour la première fois à un slalom parallèle nocturne à Courchevel, avec qualifications préalables. Impossible de s’y retrouver avec tant de formats différents. “En ville, à Oslo ou à Stockholm, c’est mieux organisé qu’à Courchevel par exemple, assure Mélanie Meillard. En France, le problème n’était pas de devoir disputer des qualifications mais plutôt un souci d’organisation. On ne savait pas trop quand on devait partir, etc. C’était assez stressant je dois dire.”
D’ici à ce qu’une solution soit définitivement trouvée, les trois Suissesses tenteront de briller à Stockholm mardi soir dans une discipline qui leur réussit en général plutôt bien. Mélanie Meillard a d’ailleurs signé son premier podium de Coupe du monde à Oslo le 1er janvier. “Ca donne envie de réussir à nouveau quelque chose, assure-t-elle. A Oslo, je ne faisais pas partie des favorites. Cette fois, mon statut est un peu différent et je ne vais pas affronter les mêmes adversaires. Le tirage change pas mal la donne, mais j’espère réussir à faire aussi bien.” Côté masculin, Daniel Yule, Luca Aerni et Ramon Zenhäusern seront au départ.
Nos pronostics
City Event Stockholm, dames
1. Wendy Holdener
2. Frida Hansdotter
3. Mélanie Meillard
★ Petra Vhlova
City Event Stockholm, messieurs
1. Henrik Kristoffersen
2. Daniel Yule
3. Marcel Hirscher
★ Luca Aerni
Laurent Morel, Stockholm