Au moment de pousser le portillon de départ du super-G des Mondiaux d’Are mardi, Lara Gut-Behrami n’aura qu’une obsession: obtenir une médaille. Et d’or si possible pour la Tessinoise dont la collection dénombre six breloques dans un grand rendez-vous mais à laquelle manque toujours le plus précieux des métaux. Serait-ce enfin son jour de gloire? “Franchement, quand on va au départ, on pense que c’est le bon moment. Je suis plutôt une athlète qui veut gagner”, confie-t-elle sans se mettre de pression pour autant. “J’ai conscience de la chance que j’ai. J’ai la possibilité de remporter une médaille, mais je n’oublie pas tout ce que j’ai réalisé jusque là.”
“Rien n’a jamais été facile aux Mondiaux”
A 27 ans, Lara Gut-Behrami participera déjà à ses sixièmes Mondiaux. Hormis les joutes de Garmisch en 2011 où elle revenait de blessure, la Suissesse est toujours rentrée avec au moins une médaille dans ses bagages. “Et rien n’a jamais été facile”, rappelle-t-elle. “A Schladming (2edu super-G), je venais de changer de matériel. A Beaver Creek (3ede la descente), j’adorais la piste et souhaitais vraiment être devant, mais c’était très compliqué. Enfin à Saint-Moritz (3edu super-G), j’avais l’impression que j’étais la seule au départ et que je devais tout gagner.”
Sur le circuit depuis une décennie désormais, la Tessinoise peut s’appuyer sur son expérience et sait désormais appréhender les grands rendez-vous. De son baptême à Val d’Isère en 2009 où elle avait remporté l’argent du combiné et de la descente, il ne subsiste que l’Américaine Lindsey Vonn, l’Allemande Viktoria Rebensburg, l’Italienne Nadia Fanchini et dans une moindre mesure la Slovène Marusa Ferk, en omettant Anna Veith, blessée.
Retrouver les repères pour skier devant
Mais c’est le présent et le super-G d’ouverture des Mondiaux qui accapare naturellement son esprit. Dans une discipline où le feeling est primordial, Lara Gut-Behrami figurera naturellement parmi les prétendantes au titre après être montée deux fois sur le podium cet hiver dont la dernière fois il y a dix jours à Garmisch.
Même si elle s’appuie sur une cote favorable, la Suissesse n’oublie cependant pas qu’elle ne skie pas encore à son meilleur niveau, elle qui peine à trouver ses marques en descente et en géant notamment. “Aujourd’hui, je parviens à valoriser tout ce que je fais. Il ne faut pas paniquer comme peuvent le faire certaines athlètes quand elles vivent un moment compliqué. Je dois simplement construire petit à petit pour retrouver mes repères, car on n’oublie pas de skier comme cela”, explique-t-elle en mentionnant avoir déjà connu des creux dans sa carrière. “Et j’en suis souvent ressortie plus forte.”
Suffisamment pour enfin accrocher cette médaille d’or qui manque à son palmarès?
Johan Tachet, Are