Ce jeudi, c’était journée « cochon » pour Justin Murisier. Le Valaisan a promené Hubert, le surnom donné au « Glückschwein » (son cochon porte-bonheur) dans Kitzbühel. Le porcin, petite figurine de plastique, est ainsi passé sur l’épaule de Marco Odermatt, à côté de la tasse de café de Beat Feuz, devant la fenêtre à regarder la pluie tomber ou encore sur un cadre contenant une photo de Didier Cuche. L’animal portera-t-il chance au Bagnard dès vendredi pour le super-G de Kitzbühel? Peut-être.

Les entraînements sans forcer

Toujours est-il que Justin Murisier se réjouit de s’élancer sur la Streif, après une semaine intense à Wengen. Fatigué par les huit heures de route depuis la Suisse, son genou meurtri encore endolori, il a d’ailleurs disputé les deux entraînements en vue de la descente du Hahnenkamm sans forcer. « J’aime bien gérer mes entraînement et ne pas forcément faire des manches pleines », a-t-il rappelé. « Si j’arrive à minimiser les risques que je prends durant la saison, c’est bien. J’arrive en principe à trouver les clés en course sans avoir besoin d’aller à fond lors des tests chronométrés. »

En plus, le skieur de Bruson a eu l’occasion de se reposer ce jeudi, alors que la FIS avait annulé l’entraînement. « Dans ce genre de cas, je fais plutôt de la récupération et de la physio. » Avant d’activer à nouveau son corps avant le soir de la course. Son week-end autrichien va débuter avec le super-G, pour une course qui doit convenir à ses qualités, mais dans une discipline qui ne l’a pas encore vraiment vu briller cette saison. Et ce n’est pas son dossard 16 qui devrait vraiment le favoriser.

La descente comme priorité

« Je dois vraiment être fort si je veux espérer aller aux Championnats du monde dans la spécialité », a-t-il rappelé, alors que les quatre places semblent déjà presque promises à Marco Odermatt, Franjo von Allmen, Stefan Rogentin et Alexis Monney. « Quand on va aux Mondiaux, on aimerait pouvoir courir dans les disciplines où on est bons. Pour ma part, je vais bien en super-G et en descente. Mais en Suisse, il faut un podium pour se qualifier alors c’est compliqué… » Après avoir déjà manqué le super-G à Courchevel en 2023 alors qu’il faisait partie de meilleurs mondiaux en raison d’une grosse concurrence, le Valaisan risque fort de subir encore le même sort.

En ce moment, c’est bien en descente que le Bagnard est le plus à l’aise, comme l’a démontré sa victoire en début de saison à Beaver Creek. « J’espère continuer sur ma lancée », affirme-t-il, déterminé. « J’ai trouvé une belle constance et c’est ce que je voulais en début de saison », rappelle celui qui a réussi trois top 7 en quatre courses dans la discipline reine. À Kitzbühel, ses qualités techniques doivent lui permettre de viser le podium. « J’espère pouvoir augmenter encore un peu le curseur pour être encore meilleur dans les passages techniques et faire la différence. »

Laurent Morel, Kitzbühel