Le pari de Justin Murisier de se lancer plus sérieusement en descente a payé cette saison. En super-G un peu moins. Mais le Bagnard a une idée très claire de là où il veut aller, et comment il peut y arriver. «Il y a deux ans, j’étais 52e mondial, l’année passée 28e et maintenant je suis 14e. C’est une belle progression pour l’instant», s’est réjoui le Valaisan, malgré l’annulation de l’ultime descente de la saison dimanche à Saalbach. À son palmarès cet hiver, une 4e place à Bormio, 8e à Kitzbühel ou encore une 10e à Wengen. Soit quelques-unes des plus légendaires étapes du Cirque blanc.

Et pourtant, Justin Murisier n’est pas satisfait. «Ça montre que le potentiel est là. Mais j’ai loupé quand même quelques belles opportunités qui me restent un peu en travers de la gorge.» Pour ce qui est du super-G, le Valaisan se montre «déçu» de sa saison. En sept courses, il n’a marqué des points qu’à quatre reprises. Septième du classement de la spécialité l’an dernier, il est retombé à la 17e place cet hiver.

Trop de petites erreurs pour monter sur le podium

Un premier podium en vitesse se fait aussi encore attendre. Ce qui lui manque pour enfin monter sur la boîte? «Un peu de tout, je pense. Peut-être la chance, quelques passages clés où j’ai commis des erreurs et puis de l’expérience. On voit que souvent l’expérience joue un rôle important sur les pistes.» À l’exemple de Wengen, où le champion de Suisse de descente était en passe de réaliser un gros résultat lorsqu’il a commis une grosse faute. «Une erreur de jeunesse, enfin, de jeunesse de descendeur, disons», dit-il en riant. «C’est quelque chose que je dois apprendre, c’est-à-dire essayer d’être plus tranquille.»

Le Valaisan est quelqu’un qui sait ce qu’il veut et est prêt à tout entreprendre pour atteindre son but. Il n’y a qu’à voir sa résolution à empiler les kilos l’été dernier pour prendre de la masse et mieux performer en vitesse. Alors que cette saison vient à peine de se terminer, il réfléchit déjà aux changements qu’il devra apporter l’hiver prochain. Mais sans oublier quels sont ses points forts qui peuvent l’aider à arriver au top. «Je sais que je vais devoir travailler dur et essayer de revenir l’année prochaine en vraiment mettant le focus sur la descente et le super-G. Mais je vais aussi garder le géant à l’entraînement et faire quelques courses pour garder ce niveau technique. Cela m’apporte beaucoup sur des descentes difficiles comme Bormio et Kitzbühel, c’est là où j’ai l’avantage en tant que géantiste», analyse-t-il.

Encore de belles années

En bon pote de Marco Odermatt, Justin Murisier a un parfait exemple à suivre. Et c’est sans rancune qu’il voit gagner ses collègues, que ce soit l’incomparable Nidwaldien ou d’autres coéquipiers dans une équipe masculine qui a été extrêmement solide dans toutes les disciplines cet hiver. Pragmatiste, mais aussi bon joueur: «Je me bats contre le chronomètre, pas contre mes collègues».

Pour la saison prochaine, ses objectifs restent inchangés: s’installer en vitesse parmi les meilleurs skieurs du monde et jouer des podiums sur le plus de courses possibles. «Pas seulement sur les courses qui me plaisent mais aussi sur les autres», précise-t-il. «J’ai 32 ans, pour un descendeur ça reste encore relativement jeune et je pense que j’ai encore de belles années devant moi. Il faut que j’y crois dur.»

Sim Sim Wissgott, Saalbach-Hinterglemm