Malgré un brin de déception, elle voulait retenir son exploit et les portes qu’il lui ouvre samedi à l’issue de la manche de Big Air de Milan (ITA). Première skieuse à plaquer un double cork 1080 safety en compétition, Giulia Tanno est promise à un hiver magique, pour ne pas dire doré.

Déjà qualifiée pour l’épreuve de slopestyle des Jeux olympiques de PyeongChang grâce à ses bons résultats obtenus l’hiver dernier, la Grisonne fera partie des grandes favorites en Corée du Sud. Ses objectifs? “Je dirais en premier de ne pas se blesser, répond toutefois la skieuse de 19 ans. Je me suis blessée au printemps dernier et j’aimerais bien faire une saison complète.”

Pas se focaliser sur une médaille

Giulia Tanno a envie de garder les pieds sur terre: “J’espère surtout donner le meilleur de moi-même. Cette saison, les X Games sont très importants et ensuite les Jeux olympiques sont un gros objectif pour tout le monde. Savoir qu’on est dans une saison olympique me rend un petit peu plus nerveuse, mais je crois qu’il ne faut pas non plus trop s’exciter. Il faut rester calme, continuer à skier et ça ira.”

Pas question encore de trop parler de breloque. “Bien sûr que je me dis que ce serait bien de gagner une médaille olympique mais c’est encore loin et c’est plus facile pour le moment de se concentrer sur le ski, lâche-t-elle, hésitante. Oui, je ressens la pression, mais surtout celle que je me mets moi-même. Jusqu’à maintenant, ce n’était pas trop mon problème. On n’a d’ailleurs pas encore trop parlé de Jeux. Je crois qu’il faut surtout rester cool.”

Préparation réussie

La Grisonne, lors de son fameux “double ten” réussi. (Maeva Pellet/SkiActu)

C’est plus facile lorsque les résultats suivent. Deuxième en slopestyle à Cardrona (NZL) en août puis 3e à Milan, la Grisonne est l’une des skieuses les plus régulières du Circuit. “Ma préparation estivale s’est vraiment bien passée. On n’a pas forcément été très chanceux avec le temps à Saas-Fee, mais ces derniers jours, à Stubai (AUT), le temps a été parfait et j’ai pu essayer beaucoup de choses que je souhaitais faire. Je suis prête pour l’hiver.”

Un hiver qu’elle partagera avec ses compatriotes Sarah Höfflin et Mathilde Gremaud, qui font aussi partie de la crème de la discipline. Quant à l’idée de se retrouver sur un podium entièrement suisse à PyeongChang, elle ne fait pas une croix dessus. “Ce serait incroyable, le plus beau des rêves”, sourit-elle.

Laurent Morel, de retour de Milan