Bâtons en mains, skis à rollers aux pieds, ils seront plus de 70 athlètes vendredi à Romont au départ du premier festival Dupaski. Sur la ligne, de nombreux fondeurs confirmés de Coupe du monde tels que Candide Pralong, Erwan Käser, Beda Klee, Roman Schaad, Janik Riebli, mais également des athlètes établis sur les circuits parallèles de longues distances provenant notamment de France, d’Allemagne ou encore de République tchèque, à qui s’ajoutent les néo-retraités Jovian Hediger ou Laurien van der Graaff. Au programme, un sprint dès 17h30 vendredi au centre L2 de Romont, suivi d’un départ en ligne samedi à Porsel (8h00 femmes sur 30 km et 10h15 hommes sur 50 km).
“A la sortie de l’hiver, je me demandais quoi organiser pour mes 30 ans. Je ne voulais pas faire une grosse bastringue, mais réunir mes amis autour d’une course”, sourit l’organisateur Arnaud Du Pasquier qui passera le cap de la trentaine cet automne. “L’idée était de mettre sur pied un événement convivial lié au ski. Cela fait plus de 10 ans que je suis dans ce milieu et cela représente ma vie.”
Laisser la place à l’humain derrière l’athlète
L’événement comprend bien évidemment un côté sportif afin que les athlètes puissent se confronter en pleine période de préparation physique estivale, mais également un côté ludique et d’apprentissage. “Je reproche aux événements de ne pas laisser assez de place à l’humain derrière l’athlète. Nous n’avons jamais le temps de discuter entre nous. J’ai l’impression que nous ne sommes que des paires de poumons sur pattes sans rien derrière.” Ainsi, le festival comprendra des ateliers, des workshops, des jeux, des présentations, permettant notamment aux participants de créer leur réseau ou de se renseigner sur leur future reconversion. “J’aimerais stimuler les gens au-delà des compétitions”.
Sur ses skis, il est vrai qu’Arnaud Du Pasquier a toujours été “poussé à (se) démerder”. “Je suis un cas à part et je me plais à chercher des parcours alternatifs.” S’il a longtemps caressé l’espoir d’intégrer les cadres de Swiss- Ski sans y parvenir, le Romand fait désormais partie des meilleurs athlètes mondiaux sur le circuit Visma, des courses longues distances. 50, 80 ou 100 km, il n’a pas peur d’avaler les kilomètres. “Je n’ai pas forcément la caisse des fondeurs de la Coupe du monde, mais je suis bon tactiquement et mon plaisir est de les battre lorsqu’ils viennent se frotter aux longues distances.”
Comme un “mini Tour de France en skis à roulettes”
Hors des sentiers enneigés battus, Arnaud Du Pasquier trace son chemin. A l’image du Martin Fourcade Nordic Festival, qui se déroule toutes les années sur un week-end à Annecy en septembre, il entend pérenniser son nouveau rendez-vous. “Lorsque l’on voit les courses populaires comme le marathon de l’Engadine à ski de fond ou les cyclosportives en été, je suis certain qu’il y a un potentiel de développement. Cela fonctionne dans les pays nordiques, pourquoi pas en Suisse”, questionne le jeune homme établi à Lausanne. “Imaginez un sprint à la Vallée de la Jeunesse ou un biathlon à Ouchy.” Dans une “fantaisie ultime”, il rêve d’organiser ce qui ressemblerait à un “mini Tour de France en ski à roulettes”. “Cela se ferait sur cinq jours de courses, avec des étapes entre 50 et 100 kilomètres. Les équipes en pleine préparation pourraient pleinement en profiter.”
Arnaud Du Pasquier veut faire bouger les lignes. Et c’est tant mieux. “Bon, on en est qu’à la première édition, mais on dit qu’il faut se permettre de rêver.”
Johan Tachet
Plus d’infos sur le site internet du Dupaski Festival.