Le retour de la Coupe du monde masculine de ski alpin à Crans-Montana, treize ans après sa dernière apparition, a attiré un large public. Les succès suisses ont permis de créer une véritable liesse populaire dans les tribunes Dès vendredi, 1 000 enfants étaient présents dans les tribunes pour encourager les athlètes lors du deuxième entraînement de la descente. Ce week-end, près de 25 000 spectateurs se sont réunis le long et au pied de la piste Nationale pour suivre les compétitions. Une édition particulière pour Didier Défago, qui vivait sa première en tant que directeur général des courses de Coupe du monde sur le Haut-Plateau.

Didier Défago, quel bilan tirez-vous de ce week-end de Coupe du monde hommes à Crans-Montana?

L’objectif était d’avoir une fête du ski, que les gens puissent assister à un beau spectacle, ressentir de grandes émotions et pour cela, on peut dire que c’est totalement réussi.

Le but était également de tirer des enseignements pour les prochaines courses de Coupe du monde l’hiver prochain, mais aussi en vue des Championnats du monde 2027?

Ce sera important de s’asseoir avec toute l’équipe pour analyser comment tout s’est déroulé. Il y a des éléments qui montrent que nous nous trouvons sur le bon chemin. Qu’il y a des idées qui prouvent que notre stratégie est juste. Maintenant, on va encore grandir et monter en puissance. C’est quelque chose que l’on avait mentionné en évoquant les Championnats du monde et les étapes que l’on doit franchir. Nous voulions fixer une base cette année dans les différents services, que ce soit pour la piste, l’infrastructure, la mobilité ou encore en termes de communication ou d’accueil. Et beaucoup de signes nous montrent que nous sommes sur le bon chemin.

Concrètement, quels éléments faudrait-il améliorer?

C’est difficile à dire aujourd’hui, car nous allons devoir analyser le tout avec notre équipe. Il y a également tous les aspects que l’on ne voit pas, comme la sécurité. Nous avons pu bénéficier d’un gros soutien de la part de la police cantonale, de la police régionale, de la protection civile et de l’armée. Ils ont aussi participé à l’organisation de ces compétitions. C’est également le cas des communes, des remontées mécaniques, il y a de nombreuses collaborations extérieures et beaucoup de choses mises en place. Chacun va désormais devoir dire ce qui a fonctionné ou non. La force de l’équipe est d’avoir une ligne, mais aussi d’être capable d’évoluer de jour en jour.

Après votre première en tant que directeur général des courses de Coupe du monde de Crans-Montana, quelle est votre plus grande fierté du week-end?

C’est cette ferveur populaire. Nous avons pu notamment amener tous les enfants des écoles vendredi pour le deuxième entraînement et c’était un moment fort. Lors de la réunion des chefs d’équipe, nous avions signalé qu’entre 800 et 1000 enfants allaient assister à l’entraînement et nous leur avions demandé de jouer le jeu, en donnant des autographes. Et les athlètes l’ont très bien fait. Ce sont des moments qui ont sûrement marqué les jeunes. « Inspirer le futur » fait partie de nos slogans. On essaie de soutenir des jeunes avec des athlètes comme Malorie Blanc ou Franjo von Allmen, qu’ils créent des émotions en rapport avec notre public. Franjo a fait le job lors de la descente. On doit transmettre une émotion, faire vivre une expérience de A à Z au public.

Grosse ambiance dans les tribunes ce week-end. (Michel Cottin/Zoom)

Il y a également l’objectif de doubler la capacité d’accueil du stade d’arrivée des Barzettes?

Bien sûr. Aujourd’hui, on compte 6 000 spectateurs. On aimerait passer la barre des 10 000. Pour cela, nous allons devoir travailler sur l’accessibilité, afin d’accueillir tout le monde au mieux. Il sera important de voir les différentes possibilités.

Certains skieurs ont évoqué une descente, peut-être, un peu trop facile. On peut imaginer qu’il y aura également des améliorations de ce côté-ci?

On savait que ça n’allait pas être simple de préparer le terrain comme on voulait, de préparer les mouvements de terrain, sans savoir vraiment comment la piste allait être tracée. Il faut se rappeler que cela fait 40 ans que l’on n’avait plus skié depuis le sommet de Bella Lui. Depuis, le ski a évolué, la technique a évolué, on sort aussi d’une saison où il y a quand même eu pas mal de blessés et il y a eu les Championnats du monde de Saalbach. Il y avait ainsi une certaine marge de manœuvre à ne pas dépasser. Nous avons déjà échangé cette semaine avec la FIS et il y a du potentiel d’amélioration.

Les hommes et les femmes seront présents pour des courses de Coupe du monde l’an prochain. Comment allez-vous procéder donc en 2026?

Les dates sont déjà avancées, entre fin janvier et début février, le week-end précédent les Jeux olympiques de Milan et de Cortina d’Ampezzo. Les hommes et les femmes concourront donc le même week-end, pour monter encore en puissance avec deux pistes. Les disciplines sont encore à confirmer ou à discuter avec la FIS, mais l’objectif est d’avoir, au niveau logistique et organisationnel, une petite configuration version Championnats du monde.

Johan Tachet, Crans-Montana