Des bras levés pour saluer le nombreux public et des grands sourires sur le visage de Camille Rast et Mélanie Meillard. C’est ce qu’on retiendra de leur week-end américain, plus que la déception de leur non-qualification pour la deuxième manche la veille en géant. Grâce aux 5e et 4e temps respectifs de la deuxième manche du slalom dominical, les deux Valaisannes se sont offert une 12e et une 16e place. Et surtout une bonne dose de confiance.
Il fallait rebondir
« Je suis contente, c’était important de prendre des points, a rappelé Camille Rast, qui n’avait fait mieux qu’une fois l’hiver passé (6e à Zagreb). En géant, j’étais très frustrée, très déçue, mais j’ai montré que je sais rebondir. » La Vétrozaine a réussi certains excellents passages sur la piste Superstar, même si elle s’est quelque peu déconcentrée après avoir heurté une porte avec un bras sur le bas du parcours. « Mais ça fait partie du jeu, je dois apprendre à continuer à fond jusqu’au bout », relève-t-elle.
Mélanie Meillard a elle aussi retrouvé le sourire. « Le bilan de mon week-end est mitigé, concède-t-elle. J’essaie malgré tout de retirer du positif de mon géant et aujourd’hui, je vais garder une manche sur deux (la 2e). Au moins, j’ai su rebondir. » Cette capacité à réagir a donc fait le bonheur des deux Valaisannes, qui s’accordent sur le fait qu’elles doivent se montrer patientes avant de revenir à leur meilleur niveau et de pouvoir jouer les premiers rôles.
Progresser dans la hiérarchie
« Je ne peux pas manger un éléphant en une fois, image Camille Rast. Il faut y aller étape par étape. » Les résultats, surtout dans les disciplines techniques, sont souvent liés aux dossards. Et pour progresser dans la hiérarchie, il n’y a pas d’autre solution que de grignoter numéro par numéro. « Il faut savoir se montrer patiente alors je prends mon temps, ajoute Mélanie Meillard. Ce n’est pas parce que j’ai fait une fois 7e que je vais le répéter à chaque course et que je vais faire un podium deux courses plus tard. Oui, j’ai les capacités de skier devant mais pas non plus tout le temps. Je dois encore construire, notamment sur certains parcours. Je dois faire à chaque fois un petit pas en avant. Ça va avancer progressivement. » Il faut dire que la skieuse d’Hérémence revient de loin, après avoir vu sa carrière freinée par les blessures.
Pour Camille Rast, cette progression passe également par l’apprentissage du travail avec un nouveau technicien. « Parfois, c’est une question de mental mais aussi de matériel, confirme-t-elle. Je dois encore trouver les réglages sur certains types de neige. En changeant de skiman cet été, il y a évidemment des choses à adapter et à discuter pour le futur. À force, je tire des conclusions et on va pouvoir utiliser ces progrès dans le futur. »
À la découverte du Canada
Le voyage en Amérique du Nord, avec des distractions moindres que ce qu’elles peuvent être en Europe, doit permettre aux deux skieuses valaisannes de faire un pas en avant. Et avant de rejoindre le Canada, où deux géants sont au programme le week-end prochain, elles iront s’entraîner avec l’équipe de Suisse à Sugarbush, près de Killington. « C’est plutôt sympa de skier sur cette neige américaine », décrypte Camille Rast, qui a hâte de découvrir ensuite l’ambiance de Tremblant, qui accueillera la Coupe du monde pour la première fois.
Comme pour sa compatriote, Mélanie Meillard s’apprête à visiter le Canada pour la première fois. « Je me réjouis de découvrir un nouveau pays et de nouvelles pistes, avoue-t-elle. La nouveauté, c’est toujours très sympa. » Reste à savoir si les deux skieuses au destin lié parviendront à utiliser cet enthousiasme pour performer sur la piste québécoise.
Laurent Morel, Killington