Si l’on excepte une troisième place lors d’un slalom de Coupe sud-américaine assez peu relevé au mois de septembre, cela faisait deux ans quasiment jour pour jour qu’Aline Danioth n’avait plus mis les pieds sur un podium continental. Longtemps blessée, l’Uranaise a donc conjuré le sort dans son pays, lors du premier slalom des Diablerets ce mardi. Malgré plusieurs fautes, la skieuse de 26 ans a su rebondir pour prendre une solide deuxième place et monter sur son 16e podium dans la catégorie.

Sous les yeux de ses nombreuses compatriotes, de ses entraîneurs optimistes et de son papa, qui avait fait le déplacement pour l’occasion, Aline Danioth a rappelé qu’elle était capable de skier à un niveau que ne la place pas loin des meilleurs slalomeuses du monde et ce, même lorsque les conditions n’étaient pas simples du tout comme ce mardi en terres vaudoises. D’abord frustrée d’avoir commis trop de fautes dans l’aire d’arrivée, la skieuse d’Andermatt a finalement pu pousser un vrai soupir de soulagement en découvrant son classement. Avec le sourire, elle se réjouissait de répondre à nos questions.

Aline Danioth, malgré plusieurs fautes sur le deuxième parcours, vous terminez deuxième. Une grande satisfaction?

Oui, c’est vraiment incroyable! Ça fait vraiment du bien de retrouver le podium. C’est vraiment bon pour la tête. J’ai skié beaucoup trop direct en deuxième manche mais ensuite ça a été jusqu’à une grosse faute sur le bas. C’est donc un très bon résultat.

Vous avez besoin de confiance en ce moment.

Exactement. Je sens que j’ai besoin de faire des courses, d’enchaîner des manches en compétition. Je sais que je peux aller très vite, je suis très rapide à l’entraînement notamment.

La Coupe d’Europe vous permet justement d’engranger des kilomètres.

C’est ça. En Coupe du monde, il y a toujours une part de pression de devoir terminer dans le top 30 de la première manche. Si ça ne passe pas, nous n’avons pu disputer qu’une manche. C’est toujours très difficile mentalement ces jours-là, même si je connais mon histoire et que les entraîneurs me demandent d’être patiente. Mais j’en veux plus, je ne veux pas descendre qu’une fois.

Reste que votre niveau revient petit à petit, non?

Oui, mais les résultats pas encore. Je réussis de très bonnes sections et lorsque d’autres vont moins bien, je sais toujours pourquoi, c’est rassurant. Je peux analyser facilement ma situation. Cependant, dans le sport d’élite, on veut des résultats.

Les Diablerets ont accueilli les Jeux olympiques de la Jeunesse il y a cinq ans. De votre côté, vous aviez participé quatre ans plus tôt à Lillehammer, remportant quatre médailles (dont deux en or) en quatre courses. Quelle empreinte vous a laissé cet événement?

Je n’oublierais jamais ces moments, parmi les meilleurs de ma carrière. J’ai depuis disputé des « vrais » Jeux olympiques et deux fois les Championnats du monde mais les JOJ étaient vraiment similaires pour moi, très importants. On n’a qu’une fois cette chance. C’était aussi très intéressant d’apprendre à gérer la pression, les demandes des médias. C’est sûr qu’ensuite tout le monde te regarde et que tu dois franchir un cap pour être au niveau en Coupe du monde mais je crois que si tu n’en est pas capable, tu ne peux pas y arriver. Les JOJ sont vraiment un super entraînement et une préparation pour la suite.

Laurent Morel, Les Diablerets