Camille Rast et Malorie Blanc se sont exilées sur les bords du lac de Neuchâtel. Depuis sept ans pour la Vétrozaine, alors que l’Ayentôte passe seulement son second été hors du canton. Les deux Valaisannes, accompagnée également par Amélie Klopfenstein, ont pris l’habitude de transpirer en période estivale à Auvernier sous la férule de leur préparateur physique Florian Lorimier. « C’est toujours agréable de sortir parfois de l’équipe de Swiss-Ski, mais de toujours avoir quelqu’un pour partager les courbatures du lendemain », se marre Camille Rast. Ici, le coach neuchâtelois fait profiter à ses athlètes des entraînements communs, une fois par semaine, mais surtout personnalisés. Logique, lorsque la première est devenue championne du monde de slalom à Saalbach, alors que la seconde a explosé l’hiver dernier dans les disciplines de vitesse avec un premier podium en Coupe du monde en descente à Sankt Anton.
Le reportage vidéo de leur préparation physique:
Et de nouveaux défis vont se présenter aux deux talentueuses skieuses les prochains mois, avec en point d’orgue de la saison, qui débute dans deux mois déjà à Sölden, les Jeux olympiques qui auront lieu, pour elles, à Cortina d’Ampezzo. « Ça fait peur, mais c’est excitant », lance Malorie Blanc, sans se prendre la tête du haut de ses 21 ans. « Ce serait super de participer aux Jeux, mais il faut faire les choses simplement. Si ça marche tant mieux, sinon ce ne sera pas grave. » Camille Rast visualise le prochain hiver dans son ensemble, avec la volonté de briller sur tous les fronts, après avoir manqué de peu le Globe de cristal de slalom lors du précédant exercice. « En tant que skieuses, nous ne pratiquons pas des sports d’endurance et ne sommes pas sur la construction de pic de forme pour février. L’objectif est d’être performante tout l’hiver. »
Départ pour l’Amérique du Sud
Mais avant de jouer les podiums, la skieuse de Vétroz poursuit sa préparation en soignant toujours les séquelles de sa chute lors du slalom de Sestrières, lors duquel elle a été victime du syndrome de Morel-Lavallée à la hanche. « La progression est positive », rassure-t-elle. « Je dois parfois gérer des douleurs, même si je peux faire tout ce que j’ai envie. » En compagnie du groupe technique, Camille Rast va s’envoler pour Ushuaia le 3 septembre pour un stage de trois semaines aux confins de l’Argentine. « On va pouvoir skier tous les jours dans d’excellentes conditions, contrairement aux glaciers ici où on ne sait jamais à quoi s’attendre. »
Malorie Blanc traversera également l’Atlantique avec Lara-Gut-Behrami, Corinne Suter, Jasmin Flury et l’équipe masculine de vitesse. Direction le Chili, à Valle Nevado ou à Portillo selon les conditions d’enneigement, pour la skieuse d’Ayent, avec un vol programmé dans deux semaines. « Ce sera une toute nouvelle expérience pour moi », confie la championne du monde juniors 2024 de super-G qui entamera son hiver à Saint-Moritz au début du mois de décembre pour les premières épreuves de vitesse. Dans un coin de la tête, la jeune Valaisanne garde une porte ouverte pour le géant dans un futur à moyen terme. « Sur le long terme, j’aimerais montrer ce que je sais faire dans cette discipline », mentionne la 3e des derniers Championnats de Suisse de géant. « Mais je dois avant tout trouver mon équilibre en vitesse. »
Laurent Morel / Johan Tachet / Nathan Philipona (blue Sport), Auvernier