Henrik Kristoffersen n’a pas vraiment entrouvert la porte pour se faire confisquer sur le gong le Globe de cristal par Loïc Meillard. Malgré une erreur «maîtrisée» en deuxième manche, le leader de la Coupe du monde de slalom a livré la marchandise en prenant la 4e place de la dernière épreuve de la saison à Sun Valley, au moment où le Valaisan, pourtant facilement victorieux en géant la veille n’a pu faire mieux 5e, juste derrière le Norvégien. Le tout après avoir peiné tactiquement en première manche (8e) avant de réussir le meilleur temps sur le second tracé. «Je n’avais plus rien à perdre et j’ai réussi une manche exceptionnelle dans ces conditions», se réjouit-il.
Mais les 47 points qui séparaient les deux hommes avant cette ultime épreuve étaient peut-être trop importants. Pour réduire cet écart, il aurait été souhaitable que le Valaisan puisse bénéficier d’un petit coup de pouce du destin en tirant un bon numéro de dossard. Sauf que la chance n’était pas de son côté dans la chaleur de l’Idaho. Parti avec le 7 sur une piste déjà marquée par le passage des premiers concurrents, il n’a rien pu faire face au Scandinave qui, lui, s’élançait en leader, avec le dossard 1, sur une piste encore immaculée.
Mais Loïc Meillard ne cherchait pas d’excuses pour autant. «Je me suis trompé dans mes intentions en première manche en voulant prendre les rails au lieu de couper les trajectoires dans les trous», analysait-il, lucide. «C’était faisable d’aller devant.» Toujours est-il que la messe était presque dite à mi-parcours, au moment où le Valaisan accusait déjà une seconde et demie de retard sur la 3e place provisoire de son rival.
Des progrès comptables
L’Hérensard devra donc patienter avant de soulever un premier Globe dans une discipline traditionnelle, après celui du parallèle en 2020. «Il n’y a pas de regret», souligne celui qui n’a jamais été aussi fort et régulier dans les disciplines techniques. «Henrik a été plus constant que moi cette saison.» Il termine finalement 2e du classement de la spécialité, juste devant le vainqueur de jeudi, le Norvégien Timon Haugan.
Qu’importe cette issue cruelle, Loïc Meillard aura réussi une nouvelle saison incroyable. En montant à huit reprises sur un podium de Coupe du monde et en remportant trois épreuves, le Valaisan aura établi des nouvelles marques personnelles. À cela s’ajoute, cerise sur le gâteau, un titre de champion du monde de slalom à Saalbach. «Bien sûr, j’ai réussi beaucoup de belles choses, mais j’ai toujours faim d’un petit peu plus.»
Des ambitions futures pour le général
Il grimpe également sur la troisième du classement général, une satisfaction après avoir rencontré des problèmes au dos lors de la première moitié de l’hiver. «J’avais la possibilité et la capacité d’aller titiller Marco (Odermatt). Mais des éléments se sont mis en travers de ma route. Il faut l’accepter, on ne peut rien y changer. Mais je suis content de mon ski produit et il n’y a pas de déception.»
Loïc Meillard le certifie: «Je n’ai pas encore atteint mon plein potentiel». Et l’athlète de 28 ans se veut résolument encore ambitieux, avec la volonté de se battre pour le gros Globe de cristal. «C’est un rêve et un objectif. Après, je suis conscient pour que tout fonctionne, je dois être capable de jouer les podiums dès le début de saison.» Le rendez-vous est donc déjà pris avec Marco Odermatt.
Johan Tachet, Warm Springs/LMO