L’Uranaise de 25 ans n’était pas certaine de pouvoir revenir à la compétition après ses nombreuses blessures. Elle brille d’autant plus maintenant en Coupe du monde.

Un gigantesque drapeau uranais survolait la foule de spectateurs à Semmering le week-end dernier, éclipsant tous les autres et bluffant bon nombre d’Autrichiens. La famille et les amis d’Eliane Christen avaient fait le long trajet depuis l’Hospental pour venir la supporter. Et ils ont eu de quoi fêter, la skieuse de 25 ans livrant une énorme performance sur le Zauberberg pour terminer 12e du slalom et marquer ses premiers points en Coupe du monde.

Il n’y a pas si longtemps, l’Uranaise se disait qu’elle devrait peut-être ranger ses skis à la fin de la saison si les résultats ne venaient pas. Ce week-end, elle sera de nouveau au départ parmi l’élite à Kranjska Gora, aux côtés notamment de sa cousine Aline Danioth, elle aussi passée par de nombreux moments difficiles.

« C’est une si belle sensation! Tout le dur travail a été récompensé. Il y a trois ans, je ne savais vraiment pas si je pourrais skier de nouveau. D’arriver à faire ce genre de résultat enfin, c’est si beau! », s’est-elle réjouie après son meilleur classement, qui lui a d’ailleurs valu d’être votée « guerrière de la semaine » (Weekly Warrior) par les fans.

De nombreuses blessures

À la voir si décontractée et pleine de joie, on aurait presque oublié toutes les blessures qu’Eliane Christen a déjà subies lors de sa jeune carrière. Une fracture à une clavicule en 2017, puis une fracture du tibia et du péroné gauches en 2018: après cela, elle n’a pas disputé de course pendant deux ans. Puis elle est revenue au début de l’hiver 2020… pour se fracturer la jambe gauche presque au même endroit un mois plus tard. Au total, elle a subi 10 opérations.

Rien de tout ça n’était en évidence en Autriche. Qualifiée pour la seconde manche pour la première fois, l’Uranaise n’a pas skié avec retenue pour se garantir ses premiers points, mais a véritablement attaqué lors de sa troisième sortie en Coupe du monde seulement pour terminer juste en dehors du top 10, derrière Camille Rast, Wendy Holdener et Mélanie Meillard.

« Je skie mieux techniquement quand je mets les gaz. Quand j’essaie de contrôler, ma technique part ailleurs et je ne suis pas rapide », s’est amusée la skieuse, qui a entamé des études d’agronomie il y a trois ans au cas où elle ne pouvait revenir à la compétition. « Là, je me suis dit: les gros points ça rapporte, alors fonce. Et profite! »

« Moi aussi je peux faire ça! »

L’explosion de joie à l’arrivée n’était pas seulement chez la vingtaine d’Uranais qui avaient fait le déplacement depuis l’Hospental, mais aussi au sein des jeunes slalomeuses suisses, une équipe soudée qui se connaît depuis la Coupe d’Europe et s’aide mutuellement à gravir de nouveaux sommets.

« On a une super bonne équipe. On est vraiment copines et on se réjouit les unes pour les autres », affirme Eliane Christen. « C’est aussi une énorme motivation, comme lorsqu’Aline Höpli a skié dans les 30 à Killington: ça nous a toutes poussées et on s’est dit ‘hé, moi aussi je peux faire ça!' »

À Valle Aurina juste avant Noël, l’Uranaise a signé son meilleur résultat en Coupe d’Europe, une 6e place. La semaine prochaine, elle se rendra aux Diablerets pour deux slaloms dans l’antichambre de la Coupe du monde. Mais d’abord, elle aura une nouvelle occasion de prouver qu’elle est bien à sa place parmi l’élite à Kranjska Gora.

Sim Sim Wissgott, de retour de Semmering