Les émotions dans le camp suisse allaient un peu dans tous les sens après le super-G de Val Gardena vendredi. Pour Justin Murisier, les bonnes sensations lors de la course n’ont pas été reflétées dans sa 15e place. Alexis Monney, 21e, continue par contre de progresser dans la discipline.

La Saslong de Val Gardena ne pardonne pas. Une petite erreur et on perd énormément de vitesse qu’on ne peut plus rattraper. Même avec une course sans faute, on peut terminer en dehors du top 10. Justin Murisier, 15e au final, peinait à analyser sa course vendredi et à accorder ses bons sentiments avec son résultat. Sa grimace à l’arrivée disait tout.

« C’est difficile parce que c’est une piste tellement facile et avec cette neige très très molle on n’a pas beaucoup de tempo », a-t-il confié. « Je n’ai pas fait de fautes, donc je me suis dit que ça peut être pas mal, ça peut être à une seconde (de la victoire) et pas loin du podium. Bon, je suis à cinq dixièmes du podium, mais 1’30 c’est un peu trop », a ajouté le Valaisan, qui signe tout de même son meilleur résultat en super-G depuis janvier.

Incompréhension

« Je crois que je fais un bon temps en haut, un bon temps en bas. Je ne comprends pas, vraiment je ne comprends pas », a-t-il encore ajouté. Les conditions difficiles et changeantes sur la Saslong y étaient certainement pour quelque chose. Il avait neigé pendant la nuit, le vent a tourné pendant la course et la visibilité était mauvaise.

Mais même lorsqu’il s’est pris le bras dans une porte et a presque perdu son bâton, le skieur du Val de Bagnes est resté rapide. Des bons enseignements à prendre pour la descente de samedi, où il cherchera à conserver son maillot rouge acquis à Beaver Creek.

« Ce qui a été très positif c’est le départ et le dernier secteur: ça je peux prendre pour demain. La partie médiane, il va falloir vraiment que je comprenne si c’est une histoire de glisse ou autre chose. Il faut que j’analyse ce soir. »

Il faut jouer pour gagner

Là où d’autres peinent, Alexis Monney se sent à l’aise. Nullement démonté par la mauvaise visibilité (« j’aime bien quand c’est comme ça », a-t-il noté) ou par le fort vent de face dans le portillon du départ, le Fribourgeois a réalisé un de ses meilleurs résultats en super-G en finissant 21e, ex aequo avec le Français Adrien Théaux.

 « Je suis content. J’ai très bien skié en haut, j’ai fait une petite erreur où il y a les bosses de chameaux, ce qui est dommage parce que j’étais 6e à l’intermédiaire précédent. Mais il faut jouer pour gagner. J’ai joué, j’ai un peu perdu, mais pas trop donc ça va », a-t-il déclaré en riant.

De la progression en super-G

Le skieur de 24 ans, qui a impressionné sur les descentes les plus difficiles du Cirque blanc l’hiver dernier, avance toujours plus en super-G. « Je pense que je suis prêt. Je suis content de comment je skie, j’ai des bonnes sensations, j’ai des bons réglages aussi avec le matériel. Donc je suis hyper content. Pour l’instant il y a toujours eu des petites fautes qui m’ont coûté pas mal de temps. Il faut juste continuer jusqu’à ce qu’il y ait une manche sans. »

En tout cas, il est prêt pour une nouvelle descente sur la Saslong samedi, trois ans après son premier départ en Coupe du monde à Val Gardena. « Je me suis bien senti sur les skis, c’était plutôt pas mal. Il va falloir bien se reposer et voir comment la piste va évoluer demain pour la course. »

Sim Sim Wissgott, Santa Cristina