C’est une Wendy Holdener heureuse qui déambule dans la zone mixte de l’aire d’arrivée de Méribel. Sa défaite en finale n’a point atténué le large sourire qu’elle arborait, puisque la Schwytzoise est devenue, en parallèle, vice-championne du monde, pour la seconde après l’argent du combiné. “Je suis heureuse et fière d’avoir sorti une telle performance”, savourait la skieuse d’Unteriberg qui rajoute une nouvelle médaille à sa collection qui en comprend 11 entre les Jeux olympiques et les Championnats du monde.

Evidemment, cette médaille, dans une spécialité très critiquée, n’a pas la même saveur que celles glanées en slalom ou en combiné par le passé. “Remporter une médaille dans une discipline traditionnelle, c’est quand même différent”, assure-t-elle. Mais pour se retrouver sur la boîte, l’investissement personnel est tout aussi conséquent que lors des autres courses. “Je dois donner la même chose si ce n’est plus. Il faut être prête, s’investir et cela prend de l’énergie.”

Le parallèle par équipes pour les repères

Mardi, Wendy Holdener n’avait pas hésité à prendre le départ du Team event, quelques heures seulement avant les qualifications individuelles du parallèle. Un choix judicieux. “Lors de l’épreuve par équipes, j’ai fait des fautes, je ne trouvais pas la solution. J’ai vu qu’il y avait beaucoup de dérapages dans mon ski et que je devais m’améliorer. Analyser cette course m’a beaucoup aidée, je savais que cela allait me donner une chance supplémentaire, même si je n’étais pas certaine que cela suffirait pour être performante.”

Tour à tour, la skieuse suisse a éliminé la Française Coralie Frasse Sombet, la Suédoise Sara Hector, l’une des favorites de l’épreuve, et la jeune Tricolore Marie Lamure. En finale, elle doit malheureusement s’incliner devant la Norvégienne Maria Therese Tviberg. “J’ai eu la chance de m’élancer sur le parcours bleu sur la seconde manche, c’est peut-être cela qui a fait la différence face à Wendy”, analyse la nouvelle championne du monde scandinave. “Mon but était de tenir la distance sur le parcours rouge, et ensuite lâcher sur le plat du bleu que je savais peut-être un peu plus rapide.”

Le slalom dans le viseur

Avec deux médailles argentées qui ornent son cou, Wendy Holdener a d’ores et déjà réussi ses Mondiaux en France, surtout lorsque l’on songe qu’elle était revenue bredouille d’Italie il y a deux ans. “La chance n’était pas de mon côté à Cortina et je suis contente d’avoir pu la faire tourner.”

C’est sans pression qu’elle se présentera jeudi au départ du géant et surtout samedi dans le portillon du slalom. Et il n’est pas utopique de croire que, 6 ans après son titre de vice-championne du monde à Saint-Moritz, la Schwytzoise puisse réaliser pareil exploit dans les virages courts.

Johan Tachet, Méribel