Dans des conditions précaires, où le vent se mêlait aux giboulées et au brouillard, le géant a tourné court pour Justin Murisier et Loïc Meillard. Les deux hommes ont été éliminés sur le premier parcours dominé par Marco Odermatt devant Stefan Brennsteiner et Mathieu Faivre.
Le premier Valaisan a été surpris par une piste qui avait changé entre la reconnaissance et la course. “C’était très très différent, lance Justin Murisier. La neige était de base agressive, comme je l’aime et on avait décidé d’enlever de l’accroche sous le ski pour que je sois plus à l’aise.” Au final, le Bagnard n’avait aucun appui sous le ski. “Dès la deuxième porte, je n’avais pas de gris. Mon seul objectif était de me battre, mais je n’ai jamais eu d’accroche.”
Pour le skieur de Versegères, la frustration est grande, quatre ans après avoir également été éliminé dès la première manche du géant olympique de PyeongChang. “Je suis déçu de ma performance, déçu de ma décision d’avoir voulu enlever de l’accroche. C’est dommage car je n’ai pas pu montrer ce que je sais faire en géant, poursuit l’athlète bagnard qui a une pensée pour son fan’s club qui s’était réuni au milieu de la nuit pour suivre la course. Mais j’imagine qu’ils vont quand même boire un verre et profiter d’être tous ensemble.”
Un trou dans la piste pour Loïc Meillard
Loïc Meillard a lui skié plus “en réaction plutôt qu’en anticipation”. “J’ai essayé de me faire confiance, mais cela n’a pas fonctionné, concède le skieur d’Hérémence qui s’est fait surprendre dans un trou. On ne voyait pas grand-chose, j’ai essayé de continuer à travailler sur mes skis, mais à un moment la chaussure touche et je pars sur l’intérieur.”
Au moment de revenir sur ce géant rapidement avorté, c’est la “frustration qui domine” également chez l’Hérensard. “Ce sont les Jeux et on est là pour les médailles. Je me sentais bien ces derniers jours, mais cela ne s’est pas passé comme souhaité.”
Pas d’excuses sur la météo
Les deux Valaisans ne veulent pas mettre leur élimination respective sur le compte des mauvaises conditions. “Elles sont pareilles pour tout le monde”, rappelle Loïc Meillard, suivi dans son raisonnement par son compère bagnard. “C’est un sport d’extérieur, et on skie souvent sous la neige, voire quand il pleut. Tu dois simplement faire abstraction de ces éléments.”
Pour les deux hommes, “la vie continue”. Loïc Meillard aura une dernière carte à jouer mercredi lors du slalom. “Chaque course est une nouvelle chance. Je me sens bien et je me réjouis de remettre les skis de slalom mardi après une journée de pause.” Justin Murisier, lui, rentrera au pays avec la médaille en chocolat du combiné. Pas de quoi freiner l’appétit du skieur valaisan. “J’ai 30 ans, je ne prévois pas d’arrêter prochainement et j’espère qu’il y aura de beaux événements à l’avenir.”
Johan Tachet, Yanqing