Si l’annulation du super-G de Lenzerheide n’a clairement pas fait ses affaires, Lara Gut-Behrami se consolera en ramenant à la maison un 4e Globe de cristal, le troisième dans la discipline. Une récompense qui vient couronner une saison quasiment parfaite pour la Tessinoise, de retour à son meilleur niveau après sa grave blessure à un genou durant les Championnats du monde de Saint-Moritz en 2017. Sous son masque, il était même possible de deviner un rare sourire sur le visage de la skieuse de Comano.
Lara Gut-Behrami, quel sentiment prédomine aujourd’hui?
Je suis contente d’avoir gagné ce Globe, de ma saison en super-G. C’est la meilleure de ma carrière dans cette discipline. Je suis heureuse d’avoir pu me reconstruire, de retrouver ce sentiment. Après, c’est toujours dommage de ne pas pouvoir faire deux courses, surtout deux jours de suite. C’est un sentiment que tout le monde partage.
Aujourd’hui, c’était vraiment impossible de lancer une courses?
Absolument. Il y avait tout simplement trop de neige. Cela peut paraître bizarre parce qu’il y a du soleil maintenant (ndlr: vers 13h). Il ne fallait pas prendre le départ à tout prix. On a déjà eu assez de blessées cette saison.
Mercredi, vous vous êtes montrée critique envers le calendrier de la FIS. C’est vrai que les disciplines dans lesquelles vous excellez sont passablement touchées…
Le manque de fair-play dans le calendrier ne se limite pas aux disciplines dans lesquelles j’excelle. Mais c’est injuste lorsqu’on annule des courses. C’est un discours général. Je dirais exactement la même chose s’il y avait 11 descentes et 7 slaloms. Ce n’est pas juste, c’est tout.
Et cette annulation vous éloigne encore un peu plus du Globe du général.
Il faut séparer les choses. Le Globe, c’est durant toute la saison que tu le gagnes. L’annulation ne change pas tout. Mais tout le monde partage le même avis: les finales doivent être un spectacle. Avec quatre courses en une semaine, le suspense est grand. Tout était encore ouvert pour beaucoup de Globes et c’est dommage de ne pas pouvoir les disputer sur la piste.
Parvenez-vous à profiter de ce que vous accomplissez?
Quand tu es une athlète en activité, c’est difficile de réaliser tout ce que tu as ce que tu as réussi. Je suis toujours en train de penser à ce que je peux améliorer, là où je peux progresser, ce que j’aurais pu faire différemment. A la maison, ma famille me dit parfois d’apprécier aussi mes victoires, de ne pas toujours se concentrer sur l’aspect négatif.
Comment vous situez-vous dans le Cirque blanc?
Quand je suis arrivée sur le circuit, j’étais très jeune. Je pensais que tout le monde allait me comprendre, voudrait m’aider. J’ai compris que le monde réel n’était pas comme cela. Aujourd’hui, j’ai compris que je ne devais pas aimer tout le monde et que ce n’était pas important que tout le monde m’aime. Je suis entourée par mes proches, que j’aime et à qui je fais confiance. C’est le plus important.
Que pensez-vous de Petra Vlhova, devenue une vraie skieuse polyvalente?
J’ai beaucoup de respect pour Petra, pour ses performances et la façon dont elle a géré les événements cette saison.
Laurent Morel, Lenzerheide