« Kitzbühel, c’est le mythe de la descente. La descente à l’état pur, dangereuse, avec beaucoup de monde et beaucoup de stars. Tout cela participe au fait que tout le monde a envie de la gagner. » En arrivant dans la station autrichienne, Alexis Monney avait le sourire en début de semaine. En passionné de ski et de vitesse qu’il est, l’athlète de 25 ans ne peut que se réjouir de retrouver le rendez-vous le plus mythique de l’hiver.
Cette fois pourtant, il aborde la Streif si ce n’est dans la peau d’un favori, dans celle d’un véritable outsider, après avoir notamment remporté la descente de Bormio. « Ça ne change pas grand chose. Je suis toujours la même personne au départ et je vais le rester », avoue toutefois le skieur de Châtel-Saint-Denis. « Cependant, l’expérience fait que j’arrive à économiser de l’énergie. » C’est ainsi qu’il a rapidement trouvé ses marques sur la piste tyrolienne, se montrant le plus rapide mardi lors du premier entraînement en vue de la descente de ce samedi.
Trouver les clés
Vainqueur donc il y a un mois sur la très difficile Stelvio, Alexis Monney retrouve sur la Streif une piste qui doit parfaitement convenir à ses qualités. Sa technique, son potentiel pour emmagasiner de la vitesse et sa capacité à se montrer félin et solide physiquement doivent lui permettre d’y briller. « J’espère que ce sera le cas! Il faudra voir ce que le futur nous réserve », sourit-il. « Avec ma technique, j’arrive à bien skier sur le haut, c’est vrai. C’est en revanche plus compliqué sur le plat. J’y travaille et je pense avoir trouvé un ou deux petits trucs pour être parmi les plus rapides désormais. Sur le bas, le physique peut m’aider. »
De quoi aborder la descente de samedi avec le plein de confiance. « Pour gagner, il faut du cœur, du courage, de la technique, de la glisse et du bon matériel. Et évidemment, comme toujours, sortir une bonne manche au bon moment. » S’il met tous ces éléments ensemble, Alexis Monney peut pourquoi pas chatouiller l’immense favori qu’est Marco Odermatt.
En attendant, le Fribourgeois rappelle que les courses du Hahnenkamm sont un rêve pour tout skieur. « Les chamois, les cabines au noms des vainqueurs, toutes ces choses renforcent le mythe. D’ailleurs en parlant des fameuses cabines, on regarde celles qui arrivent et s’il y en a une d’un athlète qu’on aime bien, on attend peut-être 3 ou 4 cabines. C’est un truc qu’on ferait jamais dans une autre station. » Peut-être que bientôt le prodige de la Veveyse devra attendre encore un petit peu plus, pour monter dans sa propre cabine.
Laurent Morel, Kitzbühel