Après quinze années passées chez Swiss-Ski, Jörg Roten part vers de nouveaux horizons. Le Valaisan de 47 ans, qui entraînait le groupe de Coupe du monde de slalom helvétique féminin l’hiver dernier, sera dès le 1er juillet le coach attitré d’Henrik Kristoffersen. Le grand frère de Karin, ancienne triple médaillée mondiale, va au-devant d’un gros défi avec le double médaillé olympique norvégien, aussi talentueux que caractériel. Mais l’entraîneur de Loèche, qui a signé un contrat d’une année avec une option pour une saison supplémentaire, se réjouit du challenge.
Jörg Roten, qu’est-ce qui a motivé votre décision de quitter Swiss-Ski pour entraîner Henrik Kristoffersen?
A l’origine, je ne cherchais pas forcément un changement. J’étais très content avec les slalomeuses. Mais dès que les contacts sont devenus plus concrets, je n’ai pas hésité. Après 15 années passées chez Swiss-Ski, où j’ai pratiquement tout connu entre la Coupe d’Europe, la Coupe du monde, où j’ai travaillé tant avec les hommes que les femmes, en technique et en vitesse, il y avait une belle opportunité de changer d’air. Surtout que j’ai toujours eu la volonté d’aller à l’étranger, et là, je vais pouvoir coacher un “top shot”. Je suis vraiment content de relever ce challenge.
Henrik Kristoffersen est un gros compétiteur. Avez-vous déjà parlé des objectifs avec le Norvégien qui n’a jamais remporté le grand Globe de cristal, sans oublier que nous nous trouvons également à neuf mois des Jeux olympiques de Pékin?
Non, nous n’en avons pas encore discuté. Cela sera fait prochainement avec l’ensemble du staff. Evidemment, les Jeux représenteront un objectif très important. En attendant, je regarde les images de ses courses des dernières années. J’analyse sa façon de skier et avoir une image entière afin de préparer au mieux les axes de travail. Ces éléments sont importants, surtout qu’Henrik sort d’une année plus difficile (ndlr: candidat au gros Globe de cristal, Kristoffersen a terminé 6e du classement général de la Coupe du monde, pour deux petites victoires seulement. Il a sauvé sa saison avec le bronze du slalom aux Mondiaux de Cortina d’Ampezzo).
Travailler en cellule privée sera quelque chose de nouveau également pour vous…
Pas totalement, car durant une saison, j’ai travaillé seul avec Carlo (Janka) au sein de Swiss-Ski. J’ai donc un peu d’expérience. Mais ça sera la première fois avec une équipe seule et tout le staff qui l’accompagne. Et nous serons surtout basé pour le coup à Salzbourg, où Henrik a posé son stamm.
Henrik Kristoffersen possède l’un des caractères les plus trempés du circuit, cela ne vous met-il pas de la pression?
Pas du tout. Henrik sait ce qu’il veut, il est très dur avec lui-même et il demande à son staff le maximum. Je suis prêt à m’engager dans cette nouvelle aventure et je sais que si on tire à la même corde, tout ne peut que bien se passer.
Johan Tachet
