Il aura suffi d’un run à Chloe Kim pour s’assurer du gain d’une seconde médaille d’or olympique consécutive. Au-dessus du lot, comme elle l’est depuis de longues années déjà, la Californienne n’a laissé aucune chance à ses adversaires, réalisant un premier run sans bémol, récompensé par un score de 94 points. Personne n’a ensuite pu s’en approcher. Et si l’Américaine a des origines coréennes, ce qui avait fait d’elle une superstar il y a quatre ans à PyeongChang, c’est bien en Suisse qu’elle a construit une partie de sa vie de snowboardeuse.
La sextuple médaillée d’or aux X Games a ainsi passé deux ans de sa jeunesse chez sa tante à Genève. C’est donc logique qu’elle ressente une affection particulière pour son pays d’adoption. “C’était de belles années, nous confiait la rideuse de 21 ans lors du Laax Open il y a quelques semaines. Je reste encore très attachée à la Suisse. J’adore ce pays, je me sens à la maison.” C’est d’ailleurs sur les hauteurs de Saas-Fee, dans les infrastructures du glacier de l’Allalin, qu’elle effectue la plupart de sa préparation à chaque intersaison.
“M’acheter une maison en Suisse”
Et aujourd’hui encore, Chloe Kim parle français, toujours avec le sourire, et il ne serait pas inimaginable de la voir s’installer dans nos contrées dans un futur plus ou moins proche. “J’ai dans l’idée de m’acheter une maison en Suisse pour y être encore plus souvent, affirme-t-elle. Cela fait vraiment partie de mes objectifs dans les années à venir. Reste à savoir de quel côté du pays ce serait…” Car la Suisse romande tient une place bien particulière dans son coeur.
En tout cas, c’est auréolée de deux médailles d’or olympiques et d’un palmarès majuscule que Chloe Kim va pouvoir poursuivre sa vie. A 21 ans, l’Américaine a encore de beaux jours devant elle mais elle n’est pas certaine de continuer encore de longues années sa carrière. “Après les derniers Jeux, je me suis mis la pression d’être parfaite tout le temps, mais c’est impossible, a-t-elle décrit après son nouveau succès. Tout le monde a des mauvais jours. La vie n’est pas toujours facile. Je ne sais pas combien de temps je vais poursuivre au plus haut niveau. C’est beaucoup de sacrifices et je ne suis pas certaine de réussir à les faire encore longtemps.”
Il faut dire que son statut de superstar ne facilite pas sa vie. “La pression sur mes épaules est assez énorme mais j’essaie de ne pas m’en formaliser. La leçon que j’ai appris après les derniers Jeux olympiques était de rester autant ouverte que possible. J’espère qu’une fois une petite fille pourra entendre mon histoire et s’en inspirer.”
Laurent Morel, de retour de Laax/Zhangjiakou