Jeudi, c’est en toute décontraction, au milieu des athlètes de la firme Head tels que Lara Gut-Behrami, Wendy Holdener, Alexis Pinturault ou encore Vincent Kriechmayr, que Camille Rast s’est présentée tout sourire. À la sortie de son meilleur hiver, la skieuse de Vétroz fait désormais partie de la caste des meilleures spécialistes de slalom, après une 9e place au classement de la spécialité, et se trouve dans le top 20 en géant.

Cette nouvelle saison s’annonce comme celle de la confirmation et de la progression pour la Valaisanne de 25 ans qui a pleinement travaillé durant la pause estivale. Épargnée par les pépins physiques, celle qui avait fricoté avec le podium la saison passée en slalom (4e à Kranjska Gora et Jasna, puis 5e à Soldeu) est mure pour franchir un nouveau palier.

Camille Rast, vous avez eu droit aux honneurs de la présentation d’avant-saison avec l’ensemble des meilleurs athlètes de votre marque de ski Head. Cela prouve que votre statut a évolué et grandi?

Oui et j’espère que l’on continue. Car plus on skie vite, plus on a de sollicitations normalement. Cela fait du bien d’être présente, surtout qu’il y a un gros niveau d’athlètes et c’est cool de faire partie de cette troupe.

Vous parlez de skier vite. Du coup, c’est le cas à l’entraînement avant cette reprise?

Ça dépend des jours. Je sais que je suis une fille qui va vite en course, mais pas forcément à l’entraînement. J’ai encore une bonne marge de progression entre l’entraînement et la course. Normalement, cela ne me pose pas de souci.

Comment vous sentez-vous à quelques heures de franchir le premier portillon de départ cet hiver?

Plutôt bien. J’ai enfin fait un été en tant qu’athlète en bonne santé. Et cela ne m’était jamais arrivé. Et ça fait du bien. J’ai fait le job, mais les autres aussi. On verra qui réussira à sortir son épingle du jeu.

Sölden est toujours particulier, c’est un petit amuse-bouche, trois semaines avant le véritable coup d’envoi de la saison. Comment l’appréhendez-vous cette course? Dans l’idée de retrouver le rythme et les automatismes?

À Sölden, c’est toujours spécial. Il faut prendre la course avec des pincettes. Sölden ne sera pas forcément une indication sur le déroulement du reste de l’hiver. La saison passée, cela ne s’était pas passé comme je le souhaitais (ndlr: 29e, mais c’est la première fois qu’elle marquait des points sur le glacier du Rettenbach). J’espère donc faire mieux.

La saison dernière, vous êtes montée en puissance au cours de l’hiver. Est-ce que l’on peut, cette fois-ci, nous attendre à vous voir déjà jouer le haut du tableau dès les premières courses?

En début de saison, je sais que j’ai toujours un petit peu de peine à me mettre en route, car j’ai besoin de temps pour prendre le rythme de course. J’adore quand les celles-ci s’enchaînent, quand il s’agit de régler uniquement les détails entre deux compétitions, ne pas avoir le temps de réfléchir à mille choses. Après Sölden, on a à nouveau un gros bloc d’entraînement… Je prends cela comme ça vient. Mais je me réjouis d’entamer les courses avec un gros rythme chaque week-end.

Arrivez-vous déjà à vous fixer des objectifs pour l’hiver à venir?

Skier vite, c’est un objectif. Le top 15 est un cut à passer. J’ai deux disciplines, cela prend du temps. On n’est pas non plus beaucoup de filles à skier en géant et en slalom. C’est un beau challenge.

À la fin du dernier hiver, vous nous confiiez vouloir amener le géant au même niveau que le slalom. Vous avez pu travailler dans cette perspective?

Oui, j’ai pu travailler notamment en Argentine. J’ai fait davantage de géant que de slalom. Je savais que j’avais plus de temps début novembre pour travailler le slalom. Normalement, cela devrait se mettre en place au fil des jours.

Et cette question récurrente, naturellement: à quand ce premier podium?

Le podium arrivera quand je me ferai plaisir et que je skierai vite.

Il y a la perspective des Championnats du monde de Saalbach. Pouvoir rapidement se qualifier est important pour ensuite skier plus librement?

Oui c’est clair, car on a une grosse équipe en Suisse, notamment en slalom. Les places seront chères. Après, il y a beaucoup de courses jusqu’en février, et ce n’est pas parce que l’on manque le top 15 sur la première compétition, que l’on n’a pas le temps de se de qualifier. Il va surtout falloir tenir la cadence sur l’ensemble de l’hiver.

Johan Tachet, Sölden