Samedi, ils seront une septantaine de supporters gruériens à faire du bruit au milieu de la station de Davos. Le groupe est prêt à vibrer aux exploits d’Antonin Savary. Le jeune fondeur d’Avry-devant-Pont va fêter à 20 ans sa toute première apparition en Coupe du monde lors du Davos Nordic. “Je me réjouis énormément, il va avoir une sacrée ambiance”, savoure déjà Antonin Savary qui a appris dimanche sa sélection pour la compétition. “En tant que membre des cadres B de Swiss-Ski, j’étais automatiquement retenu, mais il restait une inconnue car j’ai des douleurs au dos depuis quelque temps.”

Le Fribourgeois connaît des soucis dorsaux depuis l’été. Pour éviter la surcharge, il n’a pris part à aucune course depuis le début de l’hiver, se plaignant encore de douleurs récurrentes il y trois semaines lors d’un entraînement d’intervalles. Le jeune athlète a alors été contraint de s’arrêter pour se soigner. “J’ai pu reprendre l’entraînement la semaine dernière sans antidouleur. C’était la condition nécessaire pour pouvoir être au départ des courses de Davos.”

Et pourquoi pas une qualification pour les séries?

C’est en sprint que le talentueux fondeur, qui a fait ses armes aux Monts de Riaz à côté de la maison, débutera sur le circuit professionnel. Dans ses yeux, brille déjà la perspective de se mesurer à des athlètes comme le Norvégien Johannes Hoesflot Klaebo, quintuple champion olympique. “Je vois ces stars s’entraîner à côté de moi à Davos. C’est impressionnant.” Et pour son baptême en Coupe du monde, Antonin Savary n’entend pas uniquement vivre l’expérience. Le jeune athlète se veut ambitieux et croit en ses chances d’accrocher le top 30 lors des qualifications afin de participer aux séries finales. “Ce sera chaud”, assure-t-il. “Mais je ne me ferme aucune possibilité. Je me dis que si je donne tout, je peux me surprendre moi-même. C’est bien de rêver, c’est cela qui fait avancer.”

A tout juste la vingtaine, le Romand est l’un des plus sûrs espoirs du ski de fond helvétique. Il s’était révélé aux Jeux olympiques de la Jeunesse de Lausanne en 2020 où il avait pris la 7e place du cross-country cross et la 10e du sprint. Depuis, il n’a cessé de progresser pour frapper aux portes de la Coupe du monde, faisant ses armes dans l’antichambre de l’élite. “La saison dernière a toutefois été plus compliquée, j’étais souvent fatigué, mais mes résultats m’ont surpris malgré tout.” Il réalise des résultats probants en courses FIS et sous la conduite de l’ancien athlète Toni Livers, le fondeur du ski-club de Riaz avoue avoir très bien travaillé durant l’été. “J’ai connu une belle préparation et j’ai pu poser les bases. Après, je n’ai pas eu de chance avec les douleurs.”

Objectif Mondiaux U23 à Whistler

Antonin Savary ne se met “pas de pression en terme de résultats cette saison”. En cas de bonne performance samedi, il pourrait également être présent au départ du Tour de Ski au Val Müstair le 31 décembre. Mais en attendant de revenir sur le front de la Coupe du monde, il continuera à faire ses armes sur le circuit continental avec dans le viseur une qualification pour les Mondiaux juniors de Wistler (CAN) début février. “C’est mon gros objectif de la saison dans ma catégorie U23.”

Avancer pas à pas, tel est le leitmotiv du fondeur du Gruérien, mais sans s’interdire d’aspirer à une toute belle carrière. Celui qui admire la championne olympique américaine Jessie Diggins – “elle déborde d’énergie, elle ne lâche rien et elle sourit tout le temps” – “rêve de vivre un parcours à la Dario Cologna”. “J’essaie de m’inspirer des champions. J’aimerais déjà un jour participer à des Jeux olympiques. Le potentiel est là, il s’agit de ne pas faire le con”, termine-t-il hilare.

Johan Tachet