Le Zurichois a été sélectionné pour sa toute première Coupe du monde à Val Gardena. L’enthousiasme, mais aussi la confiance sont là. Rencontre.
De quasi anonyme à un top 10 en Coupe d’Europe et une première en Coupe du monde en juste une semaine: il n’y a que des fusées pour décoller aussi vite… et Alessio Miggiano. Le Zurichois de 22 ans aura droit à son premier départ parmi l’élite lors de la descente samedi à Val Gardena. Une progression fulgurante qu’il gère avec calme et assurance.
« J’ai beaucoup de pensées positives dans la tête en ce moment », admet le skieur de Bubikon lors d’une première rencontre avec les journalistes, trois jours avant la course. « C’est un rêve d’enfance que je peux réaliser samedi! Je me réjouis énormément. »
Impressionnant à l’entraînement
Alessio Miggiano n’avait que deux résultats dans le top 15 en Coupe d’Europe avant cette saison. Mais une 8e et une 4e place en descente la semaine dernière à Santa Caterina ont convaincu ses entraîneurs de lui donner sa chance sur le Cirque blanc. Encore vacillant lors du premier entraînement sur la fameuse Saslong, il a signé le 6e chrono du deuxième essai pour décrocher le dernier ticket suisse pour la descente.
Un résultat au-delà des attentes du jeune skieur. « J’étais moi-même surpris quand j’ai vu le 6e temps à l’arrivée. Mais j’ai eu de bonnes sensations sur la neige et j’étais content de voir un si bon chrono à la fin. » Alessio Miggiano a même été plus rapide que bien des champions, tels Dominik Paris, Vincent Kriechmayr ou son propre collègue Marco Odermatt. « Mais il faut dire que pour moi c’était une vraie course, et pour la plupart des autres c’était juste un entraînement », dit-il.
Tout est nouveau
Ses récents résultats ne sortent pas de nulle part, même si le grand public ne l’avait pas encore sur son radar. « Je crois que ma progression en ski l’année dernière était bien plus grande que les résultats ne l’ont montré. Et j’ai pu poursuivre cette préparation cette saison », dit le skieur, qui se concentre sur la vitesse en Coupe d’Europe mais s’est souvent aussi montré en slalom et en géant. Il surfe maintenant sur une vague de confiance qui le porte encore plus en avant.
Tout de même, sa prestation mercredi à l’entraînement était remarquable quand on pense qu’avant cette semaine, il ne s’était jamais essayé sur une piste de Coupe du monde, si différente de ce qu’on trouve en Coupe d’Europe. « La distance entre les portes est plus grande, les sauts sont plus grands et plus hauts, et la distance: je crois que je n’ai encore jamais disputé une descente qui durait plus de 1’45! », déclare-t-il, encore impressionné. « Tout ça est nouveau, mais je suis aussi là pour apprendre, alors j’ai beaucoup de plaisir. »
Beaucoup de temps à attendre
Arrivant dans une équipe de Suisse remplie de grands noms, il s’est vite trouvé à l’aise. Anecdote amusante: c’est au mariage de Thomas Thumler cet été qu’il a eu l’occasion de rencontrer beaucoup de ses nouveaux coéquipiers, dont Marco Odermatt. La présence dans l’équipe d’un de ses meilleurs amis, Livio Hiltbrand, a aussi facilité l’accueil.
Tout de même, une première Coupe du monde est une grosse expérience. Qu’est-ce que le Zurichois retient en premier lieu? « Tout est beaucoup plus grand. Et on passe beaucoup plus de temps à attendre au départ », dit-il en riant. « C’est une chose à laquelle je dois encore m’habituer. »
Savourer ce moment
Ce week-end, il ne s’agit pas juste de performer sur la neige, le descendeur compte aussi savourer cette première. « C’est une chose pour laquelle on travaille toute sa vie », note-t-il. « Mais juste profiter n’apporte rien au final. Je suis venu ici avec des ambitions. »
Alessio Miggiano refuse de se donner des objectifs pour la saison. « Je veux me concentrer surtout sur mon ski, je veux continuer à progresser. Et bien sûr, si j’ai l’occasion de figurer au plus haut niveau, je veux montrer du bon ski et on verra ce qui en ressort. »
Sa prestation à l’entraînement était « plutôt bonne », résume-t-il, le sourire en coin. « Si j’arrive à faire de même samedi, je serais très content. »
Sim Sim Wissgott, Santa Cristina