Comme l’ensemble ou presque du Cirque blanc, Loïc Meillard se réjouit de s’élancer ce week-end une nouvelle piste de Coupe du monde. Avant d’accueillir les finales la saison prochaine, Hafjell retrouve l’élite mondiale en géant et en slalom pour la première fois depuis 2006. Les dames avaient alors fait étape sur l’Olympia-loypa. Pour retrouver les messieurs, il faut même remonter aux finales de 2003. C’est l’unique arrêt de la Coupe du monde masculine dans la station distante de quelques kilomètres seulement de Lillehammer. Avant cela, Hafjell avait évidemment accueilli les épreuves techniques des Jeux olympiques 1994, alors que Kvitfjell avait hérité des courses de vitesse et organise depuis une véritable classique de l’hiver.
Pourtant, Hafjell ne s’est jamais désintéressée du ski alpin de compétition, au contraire. La station de l’Innlandet abrite le centre national norvégien et de très nombreuses courses FIS y ont lieu régulièrement, de même que des entraînements, le plus souvent des skieurs norvégiens qui s’y sentent très bien. La saison dernière, les finales de Coupe d’Europe s’y sont déroulées. Les athlètes scandinaves y avaient tenu la vedette, surtout en slalom, mais Tanguy Nef y avait pris une belle 5e place. Pourtant, c’est peut-être Loïc Meillard qui garde les meilleurs souvenirs sur cette piste variée, avec des pentes plutôt raides, des mouvements de terrain et certaines zones plus plates, le tout en arrivant quasiment dans la station norvégienne qui borde la rivière Gudbrandsdalslågen.
« Je ne me focalise pas sur le Globe »
« C’est une piste sur laquelle il faut skier, constamment travailler avec des bosses et c’est quelque chose que j’aime bien », décrypte Loïc Meillard, champion du monde juniors de combiné en 2015 ici, 2e du géant, 3e du super-G et 4e du slalom. « Mes souvenirs sont assez vagues, mais ils sont positifs. » C’est également le cas d’Henrik Kristoffersen, qui avait réussi le doublé géant-slalom, alors que Marco Schwarz (2e), Clément Noël (4e ex æquo avec Loïc Meillard) et Albert Popov (16e), entre autres, étaient aussi au départ. Tout ce beau monde profitera d’une piste parfaitement préparée. Les températures élevées du début de semaine sont désormais oubliées car avec le retour du soleil, le froid et les températures négatives sont également revenus à Hafjell.
En slalom dimanche, Loïc Meillard devra réussir un gros coup s’il veut continuer à rêver de Globe de cristal. Actuellement et après sa malheureuse 4e place de Kranjska Gora, le champion du monde compte 102 points de retard sur le leader Henrik Kristoffersen, qui compte bien briller devant son public, et 25 sur son dauphin Clément Noël. « Je crois qu’avec le retard que j’ai, les enjeux ne sont pas si importants que ça », relativise le skieur d’Hérémence. « Je vais surtout essayer de faire une bonne course, d’aller chercher tout devant, un nouveau podium. On verra ce que ça donne. En tout cas, je ne me focalise pas sur le Globe. Tout devrait jouer en ma faveur pour que ça fonctionne alors bon… »
Quoiqu’il en soit, le 40e du super-G de Kvitfjell, après une grosse faute alors qu’il découvrait la piste, arrive reposé sur le site des Jeux olympiques de 1994 après s’être entraîné cette semaine à Trysil. « Avant de venir en Norvège, cinq jours à la maison m’ont fait du bien. Ça m’a permis de me reposer mais aussi de remettre un petit peu d’activité physique, ça a fait du bien au corps. Là, je me sens bien. » De quoi briller dès samedi alors que les aurores boréales pourraient éclairer comme elles l’ont déjà fait cette semaine le ciel norvégien dans la nuit précédant le géant.
Laurent Morel, Hafjell