Philippe May est inusable sur ses spatules qui lui servent de fusées. A 51 ans, le kaéliste de Versegères a été flashé à 200,69 km/h pour terminer 6e des Championnats du monde de ski de vitesse, remporté par le Français Simon Billy à 208,32 km/h. L’épreuve se déroulait ce week-end sur la fameuse piste de Vars. Cela faisait neuf ans et Grandvalira que le Valaisan n’avait pas été aussi bien classé lors de Mondiaux. “Je peux être satisfait de ma performance lorsque je vois les gars autour de moi, surtout qu’ils ont bien skié, confie le Bagnard. Ça aurait été difficile d’aller chercher mieux, car il me manquait un petit quelque chose et sûrement quelques kilomètres dans les jambes.”

Le dossard 1, un mal pour un bien

Il est vrai que le solide gaillard n’a pas abordé ces Championnats du monde avec le meilleur état d’esprit. “J’ai eu un début d’hiver compliqué et je suis arrivé à la dernière minute à Vars.” Manque de chance, il tire le dossard 1 pour le premier run de vendredi. “Je ne suis pas fan de partir en premier, surtout qu’aux Mondiaux, tout va déjà très vite dès la première manche.” Au final, ce numéro aura servi le directeur de l’école suisse de ski de Verbier plutôt que de le prétériter. “J’ai découvert la piste et c’était une bonne chose car il y a tout de même eu quatre chutes et les attentes ont été particulièrement longues dans des conditions difficiles avec beaucoup de vent.”

Après un solide premier run à 180 km/h, Philippe May est monté en puissance dimanche. “J’avais bien lancé la compétition et j’ai pris confiance. C’est un bon 6e rang au final à plus de 200 km/h.” Cette performance a motivé le Valaisan à rester cette semaine dans la station des Hautes-Alpes où deux courses de Coupe du monde sont programmées mercredi et jeudi.

Retourner performer en Andorre

Le reste de la saison reste un point d’interrogation pour celui qui est aussi adepte d’ultra-cyclisme. “J’ai le projet d’aller à Grandvalira début avril sur une piste que j’affectionne.” En Andorre, la Formule 1 des neiges bagnarde y possède le record de vitesse à 199,56 km/h et s’y était imposé en 2017 et 2018.

Il restera toujours en suspens dans le calendrier la possibilité de participer au Speed Masters de Vars en mars. “Cela dépendra de mon état de forme, du travail et de l’état de la piste si nous pouvons nous élancer du sommet, car ces derniers jours, il n’y avait pas beaucoup de neige.” Il se murmure d’ailleurs dans les coulisses que le nouveau président de la FIS Johan Eliasch et son bras droit Michel Vion devraient être présents aux abords de la piste française. “Ils souhaiteraient redynamiser la discipline. Ce qui me motiverait également à être présent.”

Car Philippe May, avec ses 36 podiums en Coupe du monde et sa longévité, est un personnage qui compte dans la discipline et dont les propos sont écoutés. Et dans un coin de la tête du Valaisan, réside toujours ce petit songe: devenir le premier quinquagénaire à remporter une épreuve de Coupe du monde FIS.

Johan Tachet