Le grand sourire de Malorie Blanc illumine l’aire d’arrivée et la zone mixte des Championnats du monde de Saalbach. En terminant 12e du super-G remporté par l’Autrichienne Stephanie Venier, la Valaisanne a parfaitement réussi ses débuts dans un grand rendez-vous. « Mais je dois avouer que j’étais un peu nerveuse ce matin en me levant. » Qui ne le serait pas avant de se lancer à 20 ans, à plus de 100 km/h, sur une piste verglacée pour son baptême mondial. « Je suis vraiment contente du résultat et d’être parvenue à composer avec la nervosité. Avant de m’élancer, j’ai pris une grande respiration et c’est ce qui m’a permis de profiter au maximum de ma course. »

Sur la piste, le stress ne s’est aucunement fait ressentir dans le ski posé proposé par la talentueuse Valaisanne. « J’étais quand même toujours un peu en réflexion sur les premières courbes. » Malorie Blanc a ensuite su complètement se libérer sur la seconde partie du parcours pour signer un résultat prometteur, sans une once de déception de ne pas avoir tapé plus haut dans le tableau. « Il ne faut pas se montrer trop gourmande. Cette place est satisfaisante et, surtout, il reste beaucoup de choses que je peux améliorer. »

Les compliments de Michelle Gisin, l’exemple de Lauren Macuga

La descente de samedi accapare déjà l’esprit de la championne du monde juniors du super-G, avec l’ambition de « s’amuser » une nouvelle fois sur cette piste Ulli Maier que la skieuse d’Ayent apprécie. « J’aimerais être capable de montrer mon meilleur ski, de trouver le juste milieu entre attaque et glisse. Après, ce sera une autre histoire sur un autre parcours, mais je me réjouis. »

Malorie Blanc, qui n’a découvert la Coupe du monde que cet hiver, profite pleinement de l’événement autrichien pour enrichir son expérience. « Je suis fière et chanceuse de me trouver ici et désormais je peux essayer de construire sur le long terme, c’est quelque chose de nouveau pour moi. » Même si elle reste toujours impressionnée par le fait de concourir aux côtés d’athlètes qu’elle admirait il y a peu devant sa télévision, celle qui a appris à skier à Anzère semble déjà évoluer comme une routinière, au point de susciter l’admiration de ses coéquipières. « Je trouve génial ce qu’elle réalise, je suis une grande fan de son ski », lance Michelle Gisin, qui n’a pu faire mieux que 17e ce jeudi. Et tous les champs des possibles s’ouvrent pour la talentueuse athlète. « Quand je vois que Laurent Macuga, qui prend la médaille de bronze, n’a qu’une année de plus que moi, cela démontre que je peux aussi y parvenir », reprend la Valaisanne.

La mauvaise interprétation de Lara Gut-Behrami

Petit à petit, Malorie Blanc se fait donc sa place dans l’équipe de Suisse de vitesse au sein de laquelle, l’Ayentôte était bien la seule à arborer un large sourire à l’issue du super-G. Citée parmi les favorites à l’or, Lara Gut-Behrami est passée à côté de son premier rendez-vous mondial à Saalbach, en prenant le 8e rang de la compétition à près de cinq dixièmes du podium. « Je n’ai simplement pas réussi à interpréter le tracé. Il y avait plus d’écart en général entre les portes et je ne suis pas parvenue à assez travailler avec mon matériel. »

La Tessinoise pourra s’appuyer sur sa solide expérience pour rebondir dès ce week-end avec la descente. « Ce n’est pas la première fois que je manque une course. J’espère que je pourrai rapidement trouver mon ski. » Ce samedi, la skieuse de Comano, qui avait signé le meilleur temps du premier entraînement mardi, se posera une nouvelle fois en favorite d’une course où Malorie Blanc pourrait, elle aussi, se mêler à la lutte pour les médailles.

Johan Tachet/SSW/LMO/GBO, Hinterglemm