Revenue à la compétition cet hiver à 40 ans et après cinq ans d’absence, l’Américaine a fait taire ses critiques une fois pour toutes avec sa 2e place lors du super-G de Sun Valley. Une récompense pour tout son travail et pour avoir toujours cru en elle-même. Réaction.

De nombreux anciens champions avaient douté que c’était possible. Mais Lindsey Vonn a bel et bien signé un podium à Sun Valley dimanche dans sa première saison de retour en Coupe du monde. Ce 138e podium de carrière, qui vient 2565 jours après son dernier, est une cerise sur le gâteau à la fin d’un hiver où l’Américaine n’a pas arrêté de surprendre. Pour la championne de 40 ans, il s’agit tout simplement d’une confirmation de ce dont elle est capable.

Lindsey Vonn, on vous a vue en larmes après ce premier podium de retour en Coupe du monde. Quelles étaient vos émotions?

C’était de la joie, du soulagement, de la satisfaction de savoir que cette aventure dans laquelle je me suis lancée en valait la peine, que ce n’était pas pour rien. Ce n’est pas facile ce que je fais et ça a vraiment fait du bien de pouvoir dire: « J’y suis arrivée. Je peux encore le faire. » Le ski est ma passion, c’est pour ça que je suis ici. Et quand on aime quelque chose et qu’on y travaille si dur, c’est une belle sensation quand on est enfin récompensé.

Les finales étaient chez vous aux États-Unis, la pression était donc énorme. Comment avez-vous pu gérer ?

J’aime avoir de la pression. Quand j’ai vu que Lauren (ndlr: Macuga) était sortie, je me suis dit: « Oh, je suis la seule Américaine qui peut franchir la ligne d’arrivée aujourd’hui, j’ai intérêt à assurer! » J’ai donné chaque dernière goutte d’énergie que j’avais. C’était la dernière course de la saison, à domicile, il fallait que je vide le réservoir et je l’ai fait. Je ne pouvais presque plus respirer à l’arrivée! Ma famille est aussi ici. Alors je voulais juste livrer mon meilleur ski.

Vous avez été très critiquée suivant votre comeback. Que signifie ce podium maintenant, cinq mois plus tard ?

Je crois que j’ai répondu à beaucoup de personnes qui ont douté de moi. Je n’ai jamais douté de moi-même et c’est la seule raison pour laquelle je suis sur le podium aujourd’hui. Parfois, les voix négatives me poussent plus que les voix positives, c’est comme du carburant. Mais je sais maintenant que l’hiver prochain, j’ai ma place sur le podium. Je le savais déjà, mais ça fait du bien de confirmer ce que je savais possible. Ça donne confiance.

Vous attendiez-vous vraiment à réaliser un tel résultat aussi vite après votre comeback ?

Franchement, j’ai l’impression que j’aurais pu le faire déjà il y a un moment. Mais je n’ai pas réussi à rassembler les pièces avant aujourd’hui. Parfois, le matériel n’a pas marché, parfois j’ai fait des grosses fautes. Je suis un peu rouillée. Mais quand tout fonctionne, je sais ce qu’il y a à faire et comment réunir les pièces du puzzle, et je l’ai fait aujourd’hui.

Votre retour à la compétition très médiatisé, une 4e place à Sankt Anton en janvier et maintenant ce podium pour finir la saison en beauté, cela pourrait presque être un scénario de film.

Quand je suis revenue à la compétition, personne ne pensait que je finirais dans le top 3. Je n’avais pas disputé de Coupe du monde depuis six ans. Mais je pense que je continue de montrer que tout est possible. J’ai encaissé tellement de coups personnels, physiques et mentaux dans ma vie et je me suis toujours relevée. Ce n’est pas toujours facile, c’est même extrêmement difficile. Mais il faut mettre un pied devant l’autre et si on fait cela, ça nous mène à des jours comme aujourd’hui.

En parlant de coups, comment se porte votre genou (ndlr: elle a une prothèse en titane partielle au genou droit), et comment vous sentez-vous après cette première saison de retour ?

Je me sens super bien ! Les chutes que j’ai faites n’étaient pas géniales, mais la partie de mon corps qui a été la plus solide toute cette saison a été mon genou droit. Je n’ai pas dû appliquer de la glace une seule fois, ce qui ne m’était pas arrivé depuis 10 ans peut-être. Donc le côté physique n’a jamais été un problème.

Vous montez sur le podium à 40 ans, Federica Brignone, gagnante du Globe du général, a 34 ans et Lara Gut-Behrami, gagnante du Globe de super-G, en a 33. Que pensez-vous du fait que des skieuses avec plus d’expérience ont actuellement tant de succès?

Quand j’ai pris ma retraite à 33 ans, beaucoup de gens ont déjà dit que j’étais trop vieille. L’âge n’est qu’un chiffre. Si tu te sens bien et que tu es toujours motivée et que tu bosses dur, tu peux accomplir tous les objectifs que tu te mets. J’ai quelques années de plus qu’elles, alors je crois que je l’ai déjà prouvé définitivement.

SSW/JT, Warm Springs