En mars 2022, Delphine Darbellay avait dû quitter précipitamment l’école pour rejoindre Méribel. En France, la Valaisanne avait vécu une première fructueuse en Coupe du monde puisqu’aux côtés d’Andrea Ellenberger, de Livio Simonet et de Fadri Janutin, elle avait triomphé lors du parallèle par équipes, pour ce qui reste « le meilleur souvenir » de sa carrière jusqu’ici. Trois ans plus tard, la skieuse d’Orsières est la seule rescapée du quatuor suisse victorieux en France lors des Championnats du monde de Saalbach qui débutent ce mardi.
« J’étais très surprise par ma sélection », confie la jeune athlète de 22 ans qui participera à son premier grand rendez-vous, lors du parallèle par équipes qui lancera les joutes mondiales. À l’origine, Delphine Darbellay s’entraînait à Oberjoch pour préparer les géants de Coupe d’Europe qui se dérouleront en fin de semaine dans la station allemande. « Cela a un peu changé mes plans », rigole-t-elle. « Mais je me réjouis de vivre cet événement. Je vais essayer d’en profiter à fond. » La Valaisanne fera équipe avec Wendy Holdener, Luca Aerni et Thomas Tumler avec l’ambition de décrocher une médaille qui échappe à la Suisse depuis 2019 dans cette discipline. « J’aime beaucoup cette compétition et son ambiance, car tu ne skies pas uniquement pour toi, mais également pour tes coéquipiers. »
« La meilleure saison de ma carrière »
Cette épreuve mondiale est une parenthèse enchantée dans le quotidien de la skieuse du val Ferret qui réalise actuellement la meilleure saison de sa jeune carrière. « Je suis au-dessus de mes objectifs que je m’étais fixée en début d’hiver », confesse Delphine Darbellay qui a remporté son premier succès en Coupe d’Europe à Zinal en décembre dernier et qui occupe provisoirement la 4e place du classement du géant. Elle a également fêté ses premiers départs sur le Cirque blanc à Semmering, à Kranjska Gora et à Kronplatz, sans toutefois parvenir à accrocher le top 30. « J’avais quand même des attentes en Coupe du monde, je voulais me qualifier, montrer mon ski, car à l’entraînement je skie bien, comme en Coupe d’Europe. »
Toujours est-il que le saut entre la scène continentale et l’élite mondiale n’est de loin pas une sinécure. « En Coupe d’Europe, je suis dans ma zone de confort, je peux me reposer sur mon ski et cela suffit. En Coupe du monde, c’est plus complexe, le niveau est plus élevé et la concurrence est bien évidemment plus forte », assure celle qui entend s’installer ces prochains mois au plus haut niveau. « Je suis toujours dans un processus d’apprentissage. Il y a tout un travail mental encore à réaliser pour parvenir à passer ce cap, car il y a toujours un petit complexe à skier en Coupe du monde. »
Battre des skieuses de Coupe du monde
Du complexe, elle n’en fera point cette après-midi au moment d’affronter en duel peut-être des skieuses comme l’Allemande Lena Dürr ou la Norvégienne Thea Louise Stjernesund, qu’elle pourrait retrouver en quarts, voire en demi-finale. « Ça me ferait plaisir de pouvoir battre des skieuses qui sont établies en Coupe du monde. » Et d’aller accrocher une médaille mondiale qui lancerait alors parfaitement la quinzaine autrichienne pour l’équipe de Suisse, avant de retrouver son quotidien sur la Coupe d’Europe.
Johan Tachet, Hinterglemm