Lorsqu’il s’est présenté à l’interview quelques minutes après avoir conclu son 10 km libre aux Rousses, Candide Pralong arborait un large sourire, le premier depuis très longtemps. Il faut dire que le Valaisan a connu un début de saison compliqué, gêné par des maux de dos qui se sont répercutés sur sa jambe gauche. Le skieur du val Ferret a notamment manqué le Tour de Ski, alors qu’il avait passablement misé sur l’épreuve à étape autour du Nouvel An.
Heureusement pour lui, l’air du Jura lui fait du bien et sur ses pistes d’entraînement, le résident de Nyon (à 30 minutes de route) a réussi une performance de choix en terminant 17e, à 47″ du vainqueur norvégien Iver Tildheim Andersen. En individuel, l’athlète de 34 ans n’avait fait mieux qu’à trois reprises. Il a par ailleurs obtenu un demi-billet pour les Championnats du monde de Trondheim. Très encourageant, donc, pour le fondeur qui espère composter le sésame le week-end prochain en Engadine, où la Coupe du monde fera escale.
Candide Pralong, ça fait plaisir de vous revoir à ce niveau. On imagine que cette course vous fait du bien?
Oui, totalement! Je suis très content de mon résultat, il n’y a que du positif. C’était dur de me rendre compte de mon niveau vu que je partais devant (ndlr: avec le dossard 7), mais j’avais de bonnes sensations et je me suis fait plaisir. C’était un beau parcours et il y avait du monde un petit peu partout. Ça fait quelque temps que j’ai de bonnes sensations à l’entraînement, mais c’est toujours difficile de savoir si ça va le faire en course.
Ce résultat vous permet aussi de mettre votre début de saison quelque peu tronqué derrière vous?
Il est vrai que j’étais surtout frustré de ne pas pouvoir participer au Tour de Ski. J’avais des soucis avec mon dos avant la Coupe du monde de Davos et ça s’est réglé. J’ai pu revenir à l’échelon inférieur en réussissant un podium mais ça n’a pas suffi.
C’était un choix des entraîneurs?
Oui. Après, ils n’ont aussi peut-être pas voulu prendre de risque, vu que mon dos ne répond pas toujours bien. Mais c’était un objectif cette saison et j’ai vécu une grosse frustration. Après, j’ai la chance que certains fondeurs qui étaient au Tour de Ski font l’impasse lors d’un week-end comme celui-ci et je peux en profiter pour arriver en forme maintenant. C’est le sport.
Du coup, désormais, l’objectif est d’aller aux Championnats du monde?
En effet, c’est le but. Après, on verra ce que ça donne. Il me fallait soit deux top 25, soit un top 15. J’ai rempli la moitié et si dimanche ce sera compliqué ici car c’est en classique et que je suis moins fort, j’espère réussir quelque chose la semaine prochaine en Engadine.
Et sinon, courir aussi proche de chez vous, c’est un vrai plus?
Bien sûr! Je m’entraîne tout l’été sur cette piste de ski-roues. Je viens de regarder dans mes données juste avant de faire cette course, et il y a un segment que j’ai déjà fait 537 fois. C’est dire si je connais bien… L’hiver, je m’entraîne moins ici mais l’été, énormément, notamment avec des Français qui habitent dans la région. En plus, ma famille est venue aujourd’hui du Valais. C’est également agréable de pouvoir profiter de ce côté francophone, plutôt rare sur la Coupe du monde… On en profite!
Et vous avez pu dormir à la maison?
Exactement. Avec mon dos, c’est mieux de dormir dans le lit dont j’ai l’habitude et c’est spécial de pouvoir le faire. Partir de chez moi pour venir là, c’est vraiment cool même si ça change ma routine habituelle. C’est un luxe.
Laurent Morel, Les Rousses