Le début de saison sur des skis Salomon n’a pas été idéal pour Camille Rast. Cependant, changer d’équipementier a été une expérience enrichissante pour la skieuse de Vétroz. Il ne lui reste qu’à trouver la clé pour aller plus vite.
Une 7e place en slalom aux Jeux olympiques de Pékin et quatre top 10 en Coupe du monde: Camille Rast a signé la meilleure saison de sa carrière l’an dernier. Depuis, elle se cherche un peu. À Semmering cette semaine, la Valaisanne n’a pas fait mieux que deux 27e et une 24e place. Le résultat, en partie, d’un changement d’équipementier en milieu d’année.
« Je dois trouver des solutions au niveau de mon matériel. Pour le moment, je n’ai pas encore trouvé ce qui me fait aller vite. Je dois continuer à travailler, » a-t-elle confié après le slalom de jeudi. Après des années passées auprès de la marque autrichienne Head, la Vétrozaine a annoncé en mai qu’elle changeait d’équipementier pour rejoindre Salomon. Un énorme défi, qui demande du temps et de la patience pour trouver la meilleure configuration possible côté matériel.
« On s’est un peu perdus »
« On a beaucoup testé pour trouver un peu notre ligne. Là, j’ai un setting de base qui me permet d’avoir une référence et après, les améliorations, le feedback qu’on donne à la marque derrière, avec les nouvelles choses qu’ils nous amènent, on les intègre petit à petit et on regarde si ça marche mieux ou pas. » La championne du monde juniors de slalom en 2017 a tout de même admis qu' »à un moment donné, on s’est un peu perdus, mais maintenant, on retrouve une ligne pour travailler mieux. »
Le plus dur, c’est de prendre le temps de faire les choses correctement, a noté la skieuse de 23 ans. « Dans la tête c’est compliqué, parce qu’on aimerait faire mieux et on n’a pas forcément les clés tout de suite. Je pense qu’il faut être un peu patiente et pour moi, ce n’est vraiment pas facile de l’être! Donc, je dois apprendre de ça. » Dans un premier temps, « (il faut) déjà s’habituer, faire des kilomètres sur les mêmes setups. Et je suis beaucoup en contact avec les ingénieurs, on discute énormément, ça nous permet à chaque fois de faire des améliorations pour aller dans la meilleure direction possible. »
Transition francophone
La décision de passer chez Salomon était inévitable, selon la jeune skieuse. « Salomon m’avait déjà demandé plusieures fois. Je pense que je devais faire ce choix à ce moment-là ou je l’aurais fait plus tard. Pour moi c’était un gros challenge. Et peut-être que je suis un peu jeune, mais j’apprends beaucoup de choses et j’espère que ça me fera grandir pour être plus forte dans le futur. »
Géographiquement et linguistiquement, c’était aussi le bon choix. « Le fait que ce soit une entreprise française, une marque qui parle français et en plus la fabrique n’est pas loin à Annecy, ça me permet de me déplacer beaucoup plus souvent chez eux. Cette année, j’y suis déjà allée plusieurs fois pour discuter avec les gens qui fabriquent nos skis, pour avoir des feedbacks, pour être en contact direct. Par rapport à une plus grande entreprise où j’étais avant, là, c’est plus petit, donc il y a plus de communication. »
Et même si les résultats ne sont pas encore visibles en compétition, cette nouvelle collaboration fonctionne très bien, a-t-elle assuré. « C’est super cool de travailler comme ça parce que je peux parler directement avec les personnes impliquées dans la production du ski. C’est quelque chose d’incroyable déjà à mon jeune âge de pouvoir donner des feedbacks et apprendre autant sur le ski et comment se passe la construction d’un ski. C’est une expérience vraiment enrichissante pour moi. »
La question de Courchevel/Méribel
La question de savoir si Camille Rast aura peaufiné son setup et retrouvé sa vitesse à temps pour les Championnats du monde de Courchevel/Méribel en février ne se pose pas, a-t-elle insisté. Lors des derniers Mondiaux à Cortina d’Ampezzo (ITA) en 2021, la skieuse avait réussi une 7e place en slalom et contribué a une 4e place pour la Suisse en parallèle par équipes. Et il reste 37 jours avant le début des compétitions en France. « On a encore beaucoup de courses devant nous. Pour le moment, je me concentre sur mon ski et les Championnats du monde, c’est pas vraiment la première chose qui me vient en tête. »
La première moitié de janvier sera en effet chargée pour les techniciennes avec trois slaloms et deux géants au programme. Pour la jeune Vétrozaine, la prochaine course sera à Zagreb (CRO) la semaine prochaine. Une nouvelle chance de se mesurer aux meilleures skieuses du monde.
Sim Sim Wissgott, de retour de Semmering