Après un tour de chauffe lors du parallèle, Camille Rast lance véritablement ses Championnats du monde jeudi avec le géant, avant de s’attaquer samedi au slalom. « Le parallèle n’était pas du tout l’objectif principal », confirme la Valaisanne, éliminée dès les 8es de finale par la future médaillée de bronze de l’épreuve Thea Louise Stjernesund. « Faire les qualifications, puis une course m’ont permis de me mettre dans le rythme. Je me suis sentie à l’aise et j’ai pu ressentir l’adrénaline de course. »
A 23 ans, la skieuse de Sion va déjà vivre ses troisièmes Championnats du monde, six années après ses premiers à Saint-Moritz. Dans les Grisons, elle avait participé au géant (28e), avant de prendre part au slalom il y a deux ans à Cortina d’Ampezzo, où elle avait notamment réalisé une grosse performance pour terminer 8e. Cette fois-ci, Camille Rast sera alignée dans ses deux disciplines de prédilection. « Je trouve cool de montrer ma polyvalence. »
Patience, mère de toutes les vertus
Reste que pour la championne du monde juniors de slalom en 2017, être présente en France, est déjà la récompense d’un hiver réussi. « Être aux Mondiaux était mon objectif du début de saison. On est beaucoup d’appelées, mais peu sont sélectionnées. » D’autant plus que Camille Rast est partie pratiquement de zéro en changeant de matériel au printemps dernier, troquant ses skis Head pour des Salomon. Et ce n’est pas une sinécure d’être rapidement performance avec un nouveau matériel, surtout lorsque l’on est une personne « ayant tendance à être impatiente » comme l’est la Valaisanne. « Cette fois-ci, mon entourage a dû me rappeler d’où je venais. A l’époque, la maladie et mes blessures m’avaient permis d’apprendre à être un peu plus patiente. «
Actuellement 22e du classement de slalom et 31e de celui de géant, Camille Rast cherche encore la constance sur ses nouvelles spatules. « J’arrive à montrer mon ski sur des secteurs ou une manche. Maintenant, je dois y parvenir sur deux runs complets. » Sur la piste Roc de Fer, la Sédunoise aura comme premier objectif d’atteindre le top 15 tant en géant qu’en slalom, avec la perspective de marquer des bons points pour les listes de départ.
Des conditions printanières qu’elle affectionne
Toujours est-il que la Valaisanne est capable de créer l’exploit. « On ne sait jamais sur un malentendu », rigole-t-elle. « A l’entraînement, je me sentais bien. C’est une course d’un jour, tout est possible. Il faudra tout risquer. » D’autant plus que des conditions printanières, qu’elle affectionne, sont annoncées sur la Savoie ces prochains jours. Sur un revêtement mou, elle avait notamment pris la 6e place du slalom de Zagreb il y a un peu plus d’un mois. « Après, on a vu lors des parallèles que la piste a bien tenu ici malgré les températures élevées. Je suis certaine que les organisateurs proposeront quelque chose de bien. »
Et Camille Rast, elle, est prête à saisir sa chance.
Johan Tachet, Méribel