C’est avec passablement d’émotions que Didier Cuche s’est confié à l’issue de l’invraisemblable triplé réussi par Franjo von Allmen, Marco Odermatt et Alexis Monney samedi lors de la descente de Crans-Montana. Vainqueur d’un super-G lors du dernier passage de la Coupe du monde masculine sur le Haut-Plateau en 2012, l’ancien skieur des Bugnenets a suivi cette course avec attention et passion. Lors de l’interview après course, il s’est interrompu pour féliciter le président du comité d’organisation, l’autre Didier (Défago). « Il est fort de parvenir à faire ça, non? », a d’ailleurs rigolé le Neuchâtelois, comme si son ancien coéquipier avait prévu le triplé.
Didier Cuche, comment avez-vous vécu émotionnellement cette course folle?
On pensait qu’ils n’arriveraient pas à faire mieux après les Championnats du monde et là, ils sont trois sur le podium! Ils l’ont déjà fait lors du combiné par équipes. C’est beau et c’est chargé d’histoire ici après 1987 et avant les Championnats du monde qui arrivent. Personnellement, en six courses ici, j’ai fait trois podiums (ndlr: en cinq courses en fait). Pour moi, le public valaisan et suisse répond toujours très présent. Ça ne peut que donner une belle fête dans deux ans.
Vous n’êtes donc du coup plus le dernier vainqueur suisse ici…
C’est vrai, mais ça fait plaisir de voir ces gars gagner. De toute façon, les tabelles sont faites pour être effacées donc ce n’est qu’une ligne sur les tableaux à Crans-Montana. La mienne disparaît mais une nouvelle apparaît. (Silence rempli d’émotions) C’est incroyable ce qu’il se passe ici.
Beaucoup de ces jeunes qui brillent actuellement avaient le poster de Didier Cuche dans leur chambre. Vous étiez l’idole de certains d’entre-eux. Ça vous touche particulièrement?
Oui, ça touche! Je prends conscience de ça, maintenant qu’ils sont là. D’ailleurs, beaucoup d’autres jeunes ne sont pas là et font des courses ailleurs également. C’est assez incroyable.
Ça donne envie que ça continue dans ce sens en direction de 2027. Vous vous réjouissez de vivre ça?
Bien sûr! Nous vivons une époque formidable.
Laurent Morel, Crans-Montana