25 février 2012, Adrien Théaux monte sur le podium du deuxième super-G de Crans-Montana derrière l’iconique Benjamin Raich et devant le grand Didier Cuche. Treize ans plus tard, le descendeur français, vétéran du circuit, est toujours présent sur le Cirque blanc. Le skieur tricolore fait partie des six skieurs qui ont déjà connu une course de Coupe du monde sur la fameuse piste de la Nationale. « Pour être honnête, j’ai peu de souvenirs mais ceux que j’ai sont bons et je me réjouis toujours de venir ici », confie le skieur français. « Le moment où on passe sous le télésiège m’avait marqué car il y avait un petit saut, qui sautait beaucoup d’ailleurs. Derrière, il y avait pas mal de mouvements de terrain où il fallait vraiment être précis sur le timing », se remémore le doyen du Cirque blanc.

Ce podium était le dernier qu’il a obtenu dans cette discipline. Il faut revenir neuf ans en arrière, à nouveau en Suisse, mais cette fois-ci à Wengen, pour retrouver le Français sur un podium de Coupe du monde. Malgré cette disette, le quarantenaire se plaît toujours à skier au plus haut niveau. Mais jusqu’à quand? « Je suis très content et je me fais encore plaisir sur les skis. Le but n’est quand même pas de faire durer pour faire durer, il faut quand même rester compétitif. » Le skieur de Val Thorens pourrait même encore présent dans deux ans au moment où les Championnats du monde reviendront sur le Haut-Plateau. « J’aimerais bien faire la saison prochaine et après on verra si je suis là pour les Mondiaux en 2027 à Crans-Montana. » La retraite n’est pas encore un sujet de discussion dans l’immédiat.

Réapprivoiser la piste

En attendant, Adrien Théaux reprend ses marques avec une piste qu’il a dévalée il y a plus d’une décennie. Généralement, lorsqu’un skieur connaît une piste, cela n’est pas la tâche la plus complexe. Mais avec le temps, même pour les athlètes les plus chevronnés comme le Français, cette étape n’est pas aisée . En quelque sorte, il faut tout réapprendre, redécouvrir. « Je vais passer beaucoup plus de temps à la reconnaissance, on y met beaucoup plus d’attention. On essaie d’imaginer la vitesse qu’on va avoir, les mouvements de terrain auxquels on devra être attentif. »

Pour le skieur aux 323 départs en Coupe du monde, il est difficile alors de comparer la piste de la Nationale avec une autre du circuit, même si certains athlètes la jugent « facile », comme la descente de Val Gardena. « Ce n’est pas du tout comparable, car la Saslong, on la connaît par coeur et on s’arrête uniquement pour voir l’état de la neige. » Mais avec son expérience, le Tricolore prédit que la piste valaisanne sera faite pour « des skieurs avec une certaine finesse, une bonne glisse, mais le plus important sera de bien skier la partie haute ». « Il n’y a pas un type de skieur précis pour qui la piste est bien taillée, mais on a vu que les Suisses sont très forts cette saison. Peut-être qu’un Français va trouver les clés du tracé », sourit-il. Et si c’était Adrien Théaux qui signait la surprise du week-end?

Lucie Morel, Crans-Montana