« Je vais essayer de saisir ma chance. Tout est possible. » Luca Aerni était optimiste vendredi soir au moment d’évoquer sa participation au géant de Val d’Isère. Le slalomeur de Crans-Montana s’apprêtait à prendre le départ de son 11e géant de Coupe du monde ce samedi en Savoie. Bien lui en a pris puisque malgré son dossard 62 et alors qu’il était le dernier à s’élancer sur la Face de Bellevarde, le Valaisan a accroché la 30e et dernière place qualificative pour la deuxième manche. Il a prouvé qu’il était très solide et précis dans la discipline.
« C’était la manche la plus dure de ma vie », a souri le champion du monde de combiné en 2017, qui a dû batailler avec une piste abîmée par la neige fraîche et le passage de… 61 athlètes avant lui. Au départ grâce aux forfaits de Justin Murisier (qui a préféré se reposer que de se rendre en France) et de Lenz Hächler (qui se concentre sur la Coupe d’Europe cette semaine), Luca Aerni a su saisir sa chance, comme lors de son premier géant sur le Cirque blanc, en 2017 à… Val d’Isère déjà (26e). « C’est une bonne piste pour moi, très technique », rappelle-t-il.
« Je ne fais pas de sacrifices »
Dans le top 30 mondial du slalom depuis plus de dix ans (à l’exception de la saison 2019-2020), Luca Aerni cherche depuis longtemps à ajouter une deuxième spécialité à son programme. « Ça m’a toujours fait du bien de faire du géant », confirme-t-il. « En plus, je suis bien physiquement en ce moment donc je peux m’entraîner dans cette discipline qui demande de l’engagement. » Il reste d’ailleurs sur de bonnes courses en Coupe sud-américaine à Cerro Castor en septembre (4e et 3e) et en Coupe d’Europe à Zinal (sorti et 9e).
« Le but, c’est aussi de varier à l’entraînement », ajoute le skieur du Haut-Plateau. « Ça me fait du bien de faire les deux disciplines. Je pense qu’il ne faut jamais abandonner. En ce moment, je sais que j’ai un bon niveau en géant. » Il ne considère pas pour autant que son niveau en slalom va en être altéré. « Je ne fais pas de sacrifices. Au contraire, ça me fait du bien, ça me sort du slalom, où parfois, je me sens un peu dans une cage tant il faut être précis. Ça me libère et ça me fait que du bien pour le slalom finalement. »
« Je peux jouer »
Techniquement, Luca Aerni développe également d’autres capacités. « Je sors d’une routine, je peux plus jouer en géant. Je fais d’autres virages, j’ai plus de temps entre les portes, je peux prendre plus de risques. En gros, je peux jouer. Le géant, c’est un peu plus au toucher qu’à la répétition. » Et en plus, sa préparation n’est pas perturbée par cette course supplémentaire puisque la semaine d’entraînement reste la même selon lui. Il n’y a que les manches d’entraînement en slalom du samedi qui passent à la trappe. Mais cela en vaut la peine.
Laurent Morel, Val d’Isère