Il y avait de la revanche dans l’air. Marco Odermatt ne pouvait, ni voulait, encore laisser la concurrence lever les bras à l’issue du super-G de Beaver Creek. Avant la course, le patron du ski mondial voulait rappeler qui était le boss, après une série de quatre courses sans victoire, une situation qui ne lui était plus arrivé depuis la fin de la saison 2021-2022, où il avait aligné une série de sept épreuves sans succès.
Alors au moment de pousser le portillon de départ sur la Birds of Prey, il a pensé à nouveau à ses récents « échecs » pour aller chercher une 38e victoire avec la manière. « C’était important de gagner aujourd’hui. Non seulement, pour tourner la page de l’élimination du géant de Sölden, mais également pour remporter un premier succès cette saison », lance Marco Odermatt qui avoue toutefois que le sentiment était différent de la veille lorsqu’il partageait le podium avec son pote Justin Murisier. « Avec Justin, il y avait plus d’émotions, c’est vrai. »
Méticulosité et attaque
Mais quand il dévale la piste, le prodige nidwaldien ne fait pas d’état d’âme. « Il fallait non seulement skier vite mais également avec la tête, car c’était un tracé rapide et tournant », analyse-t-il. Durant la reconnaissance, Marco Odermatt a pris son temps, échangeant avec ses coaches et notamment avec Reto Nydegger qui a dessiné le tracé américain. « Il était nécessaire d’être attentif. Je savais que je devais skier rond. Au final, tout n’a pas été parfait, mais c’était suffisant pour l’emporter. »
La victoire reste modeste pour Marco Odermatt qui a dû s’employer pour déloger le Français Cyprien Sarrazin qui avait réalisé un gros chrono. « Je ne savais pas que Cyp’ (Sarrazin) avait été très rapide », assure « Odi ». « J’ai uniquement regardé les sept premiers athlètes. J’en ai vu beaucoup partir à la faute. Mais je n’ai pas changé mon plan de route pour autant. »
C’est la marque des grands champions de faire confiance à leur instinct. Marco Odermatt a débloqué le compteur. Dimanche, il sera à nouveau le grand favori à la victoire lors du géant dans la station du Colorado.
Johan Tachet, Beaver Creek