Marco Kohler peut désormais respirer. Il est bel et bien de retour au plus haut niveau. Pourtant, il y a un an, la journée qui avait offert à Marco Odermatt son premier succès sur le Lauberhorn avait été marquée par la grave chute de son pote. Déjà blessé quatre ans plus tôt à Wengen, le Bernois avait subi le même sort dans l’Oberland, s’envolant à 140 km/h et se déchirant notamment le ligament croisé antérieur et le ménisque interne du genou droit.
À la suite de sa première chute en 2020, il avait à l’époque déjà hésité à arrêter. Finalement, le skieur de Brienz a pu exploser enfin au plus haut niveau la saison dernière. Mais avec cette nouvelle chute, il allait entamer un long processus de rééducation, documenté dans un film produit par son sponsor principal sorti cette semaine.
Questionné à Wengen après avoir pris la 31e place de la descente du Lauberhorn – non sans avoir brillé sur le haut de la légendaire piste -, Marco Kohler était soulagé d’avoir à nouveau pu dompter ce tracé. « C’était un jour très spécial », confiait-il. « Les interruptions qui ont précédé mon passage m’ont coûté beaucoup d’énergie, mais cela reste un jour très positif. »
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Sa blessure n’est désormais qu’un souvenir. « Elle est définitivement derrière moi. » Pourtant, il lui reste encore du chemin avant de pouvoir rivaliser avec les meilleurs descendeurs de la planète, qui sont par ailleurs ses coéquipiers à l’entraînement. « J’essaie de les rattraper un peu plus à chaque manche, ils m’aident énormément à progresser », avoue celui qui a grandi aux côtés de Marco Odermatt, avant de voir sa carrière largement freinée par les blessures alors que son pote explose tous les compteurs. « Cette équipe est incroyable et l’ambiance y est extraordinaire. J’espère pouvoir en faire partie encore longtemps! »
Direction Crans-Montana
Malgré ses progrès récents, Marco Kohler n’a pas réussi à décrocher son ticket pour la descente des Championnats du monde. Du voyage à Saalbach, il a ensuite été dominé par Stefan Rogentin lors des qualifications internes. « Sur certaines pistes, je pense être à 100%, tandis que sur d’autres, c’est encore difficile. J’ai besoin encore d’un petit peu plus de confiance dans certains passages et dans certaines conditions. » Mais cette confiance, justement, revient petit à petit. « Ça représente beaucoup pour moi d’avoir été retenu pour ces Mondiaux, lorsque je vois d’où je viens, où je me trouvais il y a une année. Désormais, mon grand objectif est de gagner en constance. »
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Privé de descente mondiale, Marco Kohler n’est pas privé de courses pour autant. Il a pris la route ce vendredi de Crans-Montana, où il disputera les épreuves de Coupe d’Europe la semaine prochaine sur la piste Nationale, à commencer par un super-G lundi. Une occasion de se familiariser avec la piste qui recevra la Coupe du monde une dizaine de jours plus tard, et qui sera surtout le théâtre des prochains Mondiaux, dans deux ans. Et là, si tout va bien, le sympathique Bernois aura alors eu l’occasion de se préparer au mieux. Et peut-être même d’apprendre le français. « Je m’y essaie notamment avec Alexis (ndlr: Monney) », rigole-t-il.
Laurent Morel,& Johan Tachet Saalbach-Hinterglemm