S’ils ne sont pas parvenus à accrocher le podium, Franjo von Allmen, Alexis Monney et Justin Murisier n’ont pas que du négatif à retirer de la descente de Beaver Creek. Et ils auront une nouvelle chance vendredi en super-G. Réactions.

Seize centièmes. C’est ce qu’il a manqué à Franjo von Allmen ce jeudi pour monter sur son premier podium de l’hiver lors de la descente de Beaver Creek. En perdant déjà 50 points sur son compatriote Marco Odermatt, le Bernois fait en quelque sorte une mauvaise opération dans la chasse au Globe de cristal de la spécialité. Pourtant, jusqu’ici, le champion du monde n’avait pas fait mieux que 28e sur la Birds of Prey, ne trouvant jamais les bons réglages dans le Colorado.

« Je suis satisfait de ma 4e place pour débuter la saison de descente », a d’ailleurs relevé le skieur de 24 ans. « Bien sûr, un podium aurait été mieux, mais j’ai commis quelques erreurs de trop. Ce qui me gêne le plus, c’est de ne pas avoir réussi à exprimer mon plein potentiel, en fait. » L’une des bonnes nouvelles, c’est que le 2e du classement de descente la saison dernière sait où il a perdu du temps et où il peut s’améliorer. « Ça va dans la bonne direction, je sais que faire mieux est à ma portée. » Une bonne nouvelle? « Je pense être meilleur qu’il y a un an. Je suis prêt à 100% pour attaquer la suite! »

Alexis Monney: « J’ai joué, j’ai perdu »

C’est également le cas d’Alexis Monney, déçu après sa 9e place lors de la descente. « J’ai commis une grosse faute qui m’a coûté beaucoup de temps », regrettait le Fribourgeois. « C’est dommage mais ça fait partie du jeu. J’ai joué, j’ai perdu, mais il y aura d’autre courses. » Alors qu’il n’a que 25 ans, le skieur de Châtel-Saint-Denis continue son apprentissage. « Il est vrai que j’essaie d’apprendre de chacune de mes erreurs pour ne plus les reproduire, c’est l’objectif. » Malgré tout, le 3e de la dernière Coupe du monde de descente a prouvé qu’il était solide et que le potentiel était là en ce début de saison. « Je peux me consoler en me disant que le ski est là, c’est vrai », admet-il.

Et lorsqu’on lui rappelle que Marco Odermatt a dû attendre ses 28 ans pour s’imposer en descente dans les Rocheuses, il ne se compare pas au champion de Buochs. « Je ne suis pas Marco Odermatt, je suis Alexis Monney. Je vasi faire mon histoire, c’est tout. » Le vainqueur de la dernière descente de Bormio aura l’occasion d’écrire une nouvelle ligne de son palmarès vendredi, lors du super-G américain. « Si j’arrive à établir un bon plan lors de la reconnaissance et à la ‘tirer’ en bas, ça peut être pas mal », se réjouit-il. « Même si la visibilité est moins bonne, j’ai montré que cela ne me posait pas trop de problème. »

Justin Murisier: « Je me suis précipité »

Un autre skieur romand aura soif de revanche lors du super-G, avancé d’un jour donc en raison des prévisions météo défavorables samedi. Vainqueur il y a un an sur la Birds of Prey, réalisant son rêve sur le Cirque blanc, Justin Murisier n’a pas trouvé la clé, ne terminant « que » 21e ce jeudi, après avoir commis quelques imprécisions. « Sur cette piste, on n’a pas trop le droit à l’erreur, parce que même si c’est une piste difficile, les écarts sont souvent serrés », rappelle-t-il. « Je me suis précipité aux endroits où il fallait que je reste calme. Après, je suis à moins d’une seconde de la troisième place avec ce que je fais, il y a quand même du positif, même si je ne pars pas d’ici avec le sourire. Il faut que je corrige absolument ça pour la suite de la saison. » Et ce dès le super-G de vendredi.

Laurent Morel, Beaver Creek