Marco Odermatt n’est pas quelqu’un qui aime le hasard. Ce n’est pas étonnant de l’avoir croisé dès mardi en fin de journée dans l’aire d’arrivée de la toute nouvelle piste de Coupe du monde de Copper Mountain, en pleine phase de découverte, alors que s’affairaient les derniers techniciens destinés à monter les tribunes. Le champion de Buochs avait besoin de sentir son environnement, de s’imprégner de l’atmosphère de la piste américaine. Bien lui en a pris car même s’il a pu participer au ski libre mercredi, ce n’était pas dans de bonnes conditions. En effet, le meilleur skieur du monde était méchamment malade.

« Je me sentais mal, j’avais mal à la tête, à la gorge, des symptômes grippaux assez classiques en fait », raconte-t-il. Fiévreux et avec des pulsations à plus de 100 de moyenne à la veille de la première épreuve de vitesse de la saison, l’espoir était maigre de le voir briller ce jeudi. Pourtant, « Odi » a réagi avec brio. « J’ai pris beaucoup de vitamines et le sentiment était bon ce matin », s’est-il réjoui. « J’ai pu être à 100% et c’est une condition nécessaire pour être focalisé sur la course. » En taillant les courbes à merveille dans la discipline qui lui sied probablement le mieux, le Nidwaldien s’est donc offert un 47e succès de Coupe du monde et a récupéré « son » dossard rouge de leader du classement général de la Coupe du monde.

Le géant pour confirmer

« C’est un super départ pour ma saison de vitesse, je me suis vraiment amusé sur cette piste », a souri le champion du monde. « Je pense que j’ai vraiment bien skié. J’avais un bon sentiment avec ma technique. » L’athlète de 28 ans s’est aussi félicité d’avoir l’occasion de s’élancer sur une piste parfaitement adapté au super-G. « C’est bien que ce ne soit pas toujours des pistes de descentes sur lesquelles on fait du super-G. Pouvoir combiner super-G et géant est très intéressant. »

Car oui, désormais, il va falloir s’épancher sur le géant prévu ce vendredi dans la station du Colorado. Et il s’annonce plutôt… difficile, puisque la manche devrait atteindre la minute et demie de course. « C’est clair, ça va être très long et pas simple physiquement », reconnaît Marc Odermatt. « Mais je vais essayer de bien récupérer et d’être prêt. J’espère avoir à nouveau les bons réglages pour aller chercher tout devant. Je sais que j’ai le niveau dans la discipline et les entraînements de géant se sont bien déroulés ces derniers jours sur cette neige. » La maladie est déjà oubliée.

Laurent Morel, Copper Mountain