Début octobre rime souvent avec rentrée des classes pour les skieurs et les snowboardeurs helvétiques, qu’ils soient spécialistes de l’alpin ou des autres disciplines. C’est d’ailleurs à ce moment que la grande famille de Swiss-Ski se retrouve à Dübendorf pour la traditionnelle semaine publicitaire, pour tourner divers contenus pour les sponsors et y rencontrer des journalistes de plus en plus nombreux. L’occasion pour SkiActu de glaner des petites infos inédites à quelques semaines du retour de l’hiver et de la première course de la saison à Sölden.

Camille Rast sera prête

Blessée l’an dernier à Sestrières quelques jours après son titre mondial, Camille Rast va mieux mais n’est « pas encore à 100% ». La préparation de la Valaisanne a certes été perturbée par un syndrome de Morel-Lavallée à une hanche, mais a tout de même eu de bonnes sensations, notamment lors du camp d’entraînement à Cerro Castor, en Terre de Feu argentine, dans les environs d’Ushuaïa. Un accent particulier a été mis sur le géant, alors que la saison sera lancée dans la discipline à Sölden. Et elle se sent plutôt bien dans la spécialité, alors que c’est pour l’instant plus compliqué pour Mélanie Meillard.

Les conditions en Argentine n’étaient cependant pas parfaites comme lors des deux dernières années. Le vent et des températures printanières ont obligé les slalomeuses à s’adapter. « Pour la première fois, nous avons dû saler la piste », confie Jörg Roten, l’un des entraîneurs de cette équipe de Suisse, qui s’occupe notamment de Wendy Holdener. Les techniciennes vont désormais s’entraîner entre Saas-Fee et Diavolezza, selon les affinités de chacune, avant de bifurquer vers l’Autriche et le Pitztal afin de préparer au mieux le géant d’ouverture de Sölden.

Le mulet est à la mode

Cela ne vous a probablement pas échappé, mais le mulet fait un retour tonitruant parmi les coupes de cheveux à succès ces dernières semaines. Et le ski de haut niveau ne fait pas exception. Parmi les plus illustres athlètes à aborder cette coiffure, on retrouve Alexis Monney et Andri Ragettli. Le Fribourgeois continue son exploration capillaire, lui qui avait participé à la razzia helvétique et au rasage de l’équipe de Suisse de vitesse en février dernier à Saalbach. Reste à savoir si ces folies permettront aux deux hommes de décrocher une première médaille olympique en février prochaine en Italie.

Les Suisses avec les Italiens après l’accident

Si les slalomeuses se trouvaient en Argentine, c’est au Chili que les spécialistes de vitesse helvétiques ont posé leurs skis cet été. Après des entraînements à Valle Nevado, le groupe masculin a pris la direction de La Parva un jour après le tragique accident de l’Italien Matteo Franzoso. L’atmosphère était naturellement très lourde dans la station située à 50 kilomètres de la capitale Santiago. « On a skié à l’endroit où s’est produit l’accident, jamais on aurait pensé qu’un tel drame s’y est produit. Les personnes sur place nous ont assuré qu’en 20 ans, personne n’était jamais sorti à cet endroit », a mentionné le staff technique helvétique. Les Suisses se sont notamment entraînés la veille et le lendemain de l’enterrement avec leurs collègues italiens, étonnamment restés sur place.

Urs Lehmann honoré

Des centaines de stars, une immense banderole, un film émouvant et de très nombreux remerciements. L’émotion était de mise pour dire un dernier merci à Urs Lehmann, qui quitte la présidence de Swiss-Ski après 17 ans de bons et loyaux services. L’Argovien a récemment rejoint la FIS en tant que directeur général et a déjà eu l’occasion de se rendre compte de l’immense challenge qui l’attend au sein de la fédération internationale. « Je n’arrête pas une seconde mais je savais dans quoi je m’engageais », a glissé l’ancien champion du monde de descente entre deux coups de fil et deux accolades.

Delphine Darbellay a mal au dos

L’été a été – oui oui, ça se dit comme ça – très compliqué pour Delphine Darbellay. La Valaisanne souffre du dos et peine à se projeter. La vice-championne du monde par équipes n’a pas pu skier comme elle le souhaitait en Argentine lors du camp d’entraînement des Suissesses et a d’ailleurs dû mettre un gros coup de frein dans sa préparation. Après avoir essayé de très nombreuses thérapies pour soigner sa blessure, qui peine à être réellement évaluée par les spécialistes, elle a dû se résoudre à subir une infiltration de cortisone récemment. Pour l’instant, ça semble aller mieux. Mais il faudra tester son efficacité lors de la reprise sur les skis. C’est la dernière chance pour la skieuse du val Ferret, qui mettra déjà un terme à sa saison si les douleurs ne s’estompent pas.

Quel contingent pour Sölden?

Neuf skieuses et autant de skieurs helvétiques pourront prendre le départ des géants du Sölden les 25 et 26 octobre prochain. Parmi les skieurs assurés de s’élancer sur le glacier du Rettenbach, on citera Vanessa Kasper et Lenz Hächler, qualifiés grâce à leurs bonnes performances en Coupe d’Europe l’hiver dernier. Côté féminin, on retrouvera évidemment Lara Gut-Behrami, Camille Rast et Wendy Holdener au départ. Simone Wild devrait également en être, tout comme Sue Piller, qui progresse à vitesse grand V. La Fribourgeoise a notamment pris une très belle 2e place en Coupe AmSud à Cerro Castor il y a un mois. Sortie du top 30 mondial dans la discipline, Michelle Gisin a elle d’ores et déjà renoncé et va se concentrer sur la vitesse pour ce qui devrait être sa dernière saison. Mélanie Meillard attendra elle de faire son retour à Levi, en slalom où elle est bien plus à l’aise. Enfin, Malorie Blanc et/ou Corinne Suter pourraient postuler pour une place au départ, même si une qualification à laquelle prendra notamment part Janine Schmitt est prévue. La skieuse de Suisse orientale s’est toutefois fait mal à un pied lors d’une chute à Zermatt il y a une dizaine de jours. « Mais je vais bien mieux, j’ai eu de la chance », assure-t-elle derrière son sourire caractéristique.

Côté masculin, le contingent helvétique comprendra Marco Odermatt, Loïc Meillard, Thomas Tumler et Luca Aerni. Derrière, il reste des places à prendre.

La poisse de Ramon Zenhäusern

Rétrogradé en cadre C après une dernière saison médiocre, Ramon Zenhäusern ne lâche pas et compte bien retrouver son meilleur niveau lors de l’hiver à venir. Même s’il ne sera pas aidé par des dossards élevés en début de l’hiver, le Valaisan veut y croire, lui qui avait brillé aux Jeux olympiques de PyeongChang en 2018. Pourtant, la poisse continue de le suivre. Alors qu’il a racheté la voiture de Luca Aerni, celle-ci l’a déjà lâché dès son premier jour d’utilisation. En cause? Des fouines, qui ont rongé certains câbles de la Seat. Le géant de Bürchen a dû s’arrêter durant son trajet pour Dübendorf, passer au garage pour régler le souci et est donc arrivé en retard dans le canton de Zurich. Espérons que le skieur de 33 ans a fini de manger son pain noir…

Marc Rochat le papa

Un heureux événement est venu bousculer l’intersaison de Marc Rochat puisque le Vaudois est devenu papa. Un nouveau rôle qui lui plaît, même si le médaillé mondial du dernier combiné par équipes a perdu quelques heures de sommeil dans l’aventure. « J’ai de la chance de pouvoir compter sur une femme compréhensive et d’avoir déjà un rythme de vie de sportif, qui se rapproche assez de celui de papa. » Motivé comme jamais, le skieur de Crans-Montana skiera sans trop de pression en début de saison après son début d’hiver 2024-2025 raté. Il n’aura quasiment aucun point à défendre et tentera de valider au plus vite sa qualification pour les Jeux olympiques. La bonne nouvelle, c’est aussi qu’il a déjà trouvé passablement de bons réglages avec ses skis Nordica, une marque sur laquelle peu de skieurs évoluent.

Justin Murisier le latino

Depuis que son préparateur physique est Alejo Hervas, Justin Murisier s’est mis au castillan. Ses progrès en espagnol se font sentir et il a eu l’occasion de s’exercer durant l’été puisqu’il a évidemment participé au camp de l’équipe de Suisse de vitesse au Chili. « J’adore me rendre en Amérique du Sud, l’ambiance y est très sympathique », sourit le Bagnard, qui se sent bien, même s’il doit toujours composer avec des douleurs aux genoux.

Jasmine Flury espère être prête pour Saint-Moritz

Après une très longue interruption due à une blessure subie à Crans-Montana en février 2024, Jasmine Flury va mieux et s’apprête à faire son retour sur le Cirque blanc. La Grisonne, championne du monde à Méribel en 2023, a repris un entraînement solide et a effectué une bonne préparation. « Je ne suis toutefois pas encore à mon meilleur niveau », a-t-elle glissé. « Mais j’espère pouvoir être de la partie à Saint-Moritz pour la reprise de la saison. (ndlr: de vitesse, les 13 et 14 décembre). » Avant cela, la skieuse de 32 ans devrait se rendre aux États-Unis avec les spécialistes de vitesse helvétique pour un camp d’entraînement à Copper Mountain. Retour prévu en Europe le 22 novembre.

Luca Aerni veut briller dans deux disciplines

Après un hiver exceptionnel en géant, Luca Aerni espère retrouver également son meilleur niveau en slalom lors de la saison à venir. Le skieur de Crans-Montana tient à conserver ses deux disciplines et il s’est beaucoup entraîné entre les piquets serrés durant l’été. Comme d’habitude, en fait. « J’ai retrouvé de très bonnes sensations pour la première fois depuis très longtemps », s’est réjoui le Valaisan. Actuel 31e du classement WCSL (les listes de départ), il ne sait pas encore s’il pourra s’élancer parmi les trente premiers pour la première épreuve de l’hiver à Levi. Par ailleurs, il espère briller pour la première fois à Sölden, lui qui n’a pu y prendre qu’un départ (60e en 2022) par le passé. Pas aidé par les conditions cette année-là et devant faire face à certaines annulations plus tard, Luca Aerni a les cartes en main pour conjurer le sort cette fois-ci.

Les slalomeurs vont faire du géant

Si Luca Aerni se concentrera sur le géant avant Sölden, il ne sera pas le seul. Cela sera évidemment le cas également de Loïc Meillard, qui s’était blessé à l’échauffement la saison dernière sur le glacier du Rettenbach mais aussi des autres protégés de Matteo Joris. Tout ce beau monde va aller s’entraîner une semaine à Diavolezza, où les conditions sont actuellement assez idylliques, notamment grâce à la jolie couche de neige tombée ces derniers jours. Et si Tanguy Nef ou Daniel Yule décrochaient un ticket pour Sölden?

Joana Hählen ne changera pas de nom

Ne vous inquiétez pas, vous n’aurez pas à adapter vos pupilles. Si elle s’est bien fiancée durant l’été, et arbore désormais une magnifique bague, Joana Hählen va continuer à concourir sous son patronyme. La Bernoise a décidé de ne pas prendre le nom de son futur époux. Autre bonne nouvelle, elle se sent mieux que jamais et ne souffre plus du tout de ses genoux qui l’ont souvent perturbée au cours des dernières années. À 33 ans, même sans ligament croisé aux deux genoux, elle est encore pleine de promesses.

Niels Hintermann est guéri mais pas encore à 100%

À Dübendorf, Niels Hintermann s’est promené en distribuant des boîtes de Ricola, son sponsor casque. Le Zurichois, atteint d’un cancer l’été passé, est bel et bien guéri et semble afficher une nouvelle légèreté (de manière imagée, évidemment). Il a pu effectuer la préparation avec ses compatriotes et se sent bien. Il explique toutefois ne pas encore se sentir « à 100% ». Une année blanche ne s’efface pas si facilement et il faudra faire preuve de patience avec le descendeur de 30 ans.

Laurent Morel/JT/SSW/SR, Dübendorf