Après avoir manqué la saison dernière en raison d’un cancer des ganglions lymphatiques, le Zurichois va reprendre un départ en Coupe du monde ce jeudi. Il se réjouit évidemment de la descente de Beaver Creek, mais ne veut pas trop s’avancer sur son état de forme.

Six cent cinquante-cinq jours. C’est le temps qui s’est écoulé depuis le dernier départ de Niels Hintermann en Coupe du monde. C’était à Kvitfjell en mars 2024, lorsqu’il avait terminé modeste 48e du super-G au lendemain de sa victoire éclatante en descente dans la station norvégienne. Au sommet de son art dans la discipline reine, le skieur de Hausen am Albis a été freiné dans son élan par une grave maladie, un cancer des ganglions lymphatiques qui l’a logiquement contraint à renoncer à la dernière saison de Coupe du monde.

Le Zurichois est désormais guéri et a pu effectuer une préparation quasiment normale avec l’équipe de Suisse de vitesse. Une Dream Team qu’il a retrouvé avec le sourire. Il a enfilé un dossard pour la première fois mardi lors du premier entraînement en vue de la descente de Beaver Creek. « C’est vraiment cool d’être de retour », a-t-il confié. Résultat? Une bonne 27e place, avant de faire encore mieux (14e) ce mercredi. Le tout dans des conditions dantesques, avec une visibilité très mauvaise et de belles chutes de neige. « C’était extrêmement difficile (ndlr: Brutal dans le texte) notamment en raison du brouillard mardi et les chutes de neige ce mercredi », reconnaît-il. « Je ne suis pas encore à l’aise comme je l’étais auparavant. La confiance et la facilité me manquent encore quelque peu. »

Quarante jours de ski dans les jambes

Le géant de 30 ans peut toutefois nourrir certaines ambitions pour son retour à la compétition. « Je suis encore un petit peu crispé et je ne sais honnêtement pas vraiment quel est mon niveau », avoue-t-il. « Il me manque encore un peu de conviction, d’entraînement pour vraiment aller de l’avant et y aller à fond. Je rencontre beaucoup de hauts et de bas dans ma vie de skieur en ce moment. » La préparation, à Zermatt et au Chili s’est toutefois bien déroulée pour le skieur aux trois victoires en Coupe du monde (7 podiums), même si les conditions étaient peut-être « trop bonnes ». Niels Hintermann a environ 40 jours de ski dans les jambes.

Aujourd’hui, c’est la régularité dans toutes les conditions qui manque encore au Zurichois. « Il y a des virages qui sont phénoménaux. Il y a parfois des sections qui sont géniales. Et puis, de temps en temps, il y a aussi des courses entières qui sont géniales », se réjouit-il. « Mais il manque tout simplement la constance. Il faut beaucoup d’entraînement en compétition pour revenir au meilleur niveau. » Alors à quoi peut réellement prétendre le colosse? Première réponse ce jeudi, sur la Birds of Prey.

Laurent Morel, Beaver Creek