Loïc Meillard pourrait-il enfin remporter le gros Globe de cristal cet hiver? Les signes sont au vert en tout cas. Depuis plusieurs saisons, il s’approche toujours plus du haut du classement général de la Coupe du monde. Il y a deux ans, il était le seul skieur derrière Marco Odermatt à franchir la barre des 1000 points. L’an dernier, il a encore fait mieux et s’est retrouvé juste derrière Henrik Kristoffersen dans la chasse au petit Globe du slalom. Plus impressionnant encore, il est reparti de Saalbach avec trois médailles mondiales – deux en or et une en argent –, faisant de lui l’athlète le plus décoré des Championnats du monde.
Une progression tout ce qu’il y a de plus naturelle pour le skieur d’Hérémence qui n’aime pas se mettre en scène. Il poursuit son travail calmement, assidûment, avec la confiance que cela paiera au bout du compte. « Le gros Globe, c’est un rêve, mais ça vient quand on arrive à être devant toute la saison », a-t-il expliqué lors de la rencontre médiatique de Swiss-Ski à Dübendorf. « Tout ce que je peux faire, c’est donner mon meilleur ski lors de chaque course. Si j’arrive à faire ça, à toujours skier sans faire de grosses fautes et en restant constant du début à la fin de la saison, alors ce sera possible. »
« J’ai beaucoup appris«
Les deux dernières saisons ont débuté difficilement pour le Valaisan. En octobre 2023, il perdait un ski en plein milieu du géant d’ouverture de Sölden, finalement annulé. L’année suivante, il se blessait au dos dans la station autrichienne et devait déclarer forfait. Des expériences qui lui ont beaucoup appris, insiste-t-il. Et pour cause, trois semaines après sa blessure au dos et avec quasi pas d’entraînement dans les jambes, il montait sur le podium en slalom à Levi.
« Ça m’a appris à me faire confiance d’une autre manière, à appréhender et gérer ma saison et les entraînements d’une façon un peu différente », explique-t-il. « Regarder un peu plus la qualité, faire peut-être moins de manches et arriver à la course avec une autre perspective parce que je n’avais pas le choix… J’ai beaucoup appris sur moi, sur mes capacités et ce que je peux faire. »
En pleine confiance
C’est un refrain qui revient souvent chez le skieur de 28 ans. Ses trois médailles mondiales et ses trois victoires en fin de saison dernière représentent la confirmation du bon travail réalisé en amont et la preuve qu’il peut livrer le jour J. Comme aux Jeux olympiques en février, par exemple? « Je sais que les capacités, je les ai », note le Valaisan, qui a terminé 5e du slalom à Pékin en 2022 et avoue qu’une médaille olympique serait « un rêve ». « Il faudra voir les conditions, la piste, le tracé, la forme du moment, tout a son importance. Ce que je peux contrôler, c’est essayer d’arriver là-bas en pleine forme, avec la possibilité de faire une médaille. » Loïc Meillard ne gaspille pas d’énergie sur des si et des mais, préférant se concentrer sur les facteurs qu’il peut influencer, confiant que s’il a fait ses devoirs, un podium, si ce n’est une victoire, est à portée de skis.
Faire une saison parfaite
Plus fort que la saison dernière – « en tout cas, plus intelligent », rigole-t-il –, le champion se retrouvera à nouveau au départ en slalom et en géant cet hiver, sans oublier certains super-G. Avec à chaque fois le même objectif: « Donner le maximum, skier vite et aller chercher le meilleur résultat possible ».
Pourrait-il voler la vedette à son collègue Marco Odermatt, comme à Saalbach? « Tout ce que je sais, c’est que je dois bien skier. Si tu commences la saison en te disant que tu veux le Globe, tu as déjà perdu », note-t-il. Même refrain pour les classements des différentes disciplines: « L’an dernier, j’ai eu une très bonne saison, je n’ai jamais fini en dehors du top 5 et cela n’a quand même pas suffi pour un Globe. Ça montre que tu dois être très rapide dans chaque course… Tu dois faire une saison parfaite. »
Le premier test sera sur le glacier du Rettenbach à Sölden dans moins de deux semaines sur une piste où il cherche encore la clé. « Jusqu’à présent, ça n’a pas marché, mais je vais persévérer. Et un jour, ça fonctionnera. » L’acharnement de Loïc Meillard a déjà porté ses fruits la saison passée. S’il continue sur cette voie, les prochaines accolades ne sauraient tarder.
Sim Sim Wissgott, de retour de Dübendorf