Ce dimanche, Marco Odermatt part à la conquête d’un cinquième grand Globe de cristal de suite. Un exploit que seul Marcel Hirscher, qui a aligné huit triomphes au classement général entre 2012 et 2019, a réussi. Alors naturellement, le champion nidwaldien sent la pression des attentes et des résultats sur ses spatules. Quand on est au départ, on veut gagner, se prouver et prouver aux autres. Heureusement qu’il y a un peu de tension. C’est justement ce sentiment-là que je recherche », sourit l’homme fort du Cirque blanc qui se retrouve dans la position du chassé. « Cette situation est plutôt cool. J’ai désormais l’habitude et elle ne me fait pas peur. Être le favori signifie qu’on est, sur le papier, le meilleur, et il faut juste le confirmer. C’est une sacrée source de motivation. »
S’il semblait presque intouchable ces dernières saisons, Marco Odermatt pourrait toutefois avoir davantage de fil à retordre cet hiver pour conserver sa couronne. « Il ne sont pas vingt à pouvoir jouer le grand Globe, mais Marco Schwarz, qui revient fort après sa blessure, Henrik Kristoffersen et Loïc Meillard seront mes principaux concurrents. » Loïc Meillard, justement, se positionne comme le plus grand contradicteur à « Odi ». Le Valaisan de 28 ans, sur le podium du classement général les deux derniers hivers, paraît mûr pour franchir encore un palier. « Je sais que je progresse chaque saison », lance le skieur d’Hérémence. « Si je propose mon meilleur ski, je serai rapide et les résultats suivront. Et dans cette configuration, plusieurs possibilités s’ouvriront à moi. »
Faire la paix avec le glacier du Rettenbach
L’Hérensard n’aborde pas frontalement la thématique de remporter un petit ou un grand Globe de cristal, mais chaque saison il fait un pas en avant. « Avec l’expérience, on travaille sur des petits détails qui vont nous permettre de grignoter quelques centièmes et faire la différence sur une course. Parfois c’est frustrant parce que l’on n’a pas l’impression de faire d’énormes progrès », poursuit Loïc Meillard qui avoue avoir travaillé cet été de manière « plus effective » en privilégiant la qualité à la quantité après avoir notamment connu des problèmes de dos au début du dernier hiver. « Avec le temps, j’ai appris à me connaître, à gérer désormais mon calendrier, mon corps, à savoir prendre et faire des pauses quand cela est nécessaire. »
À Sölden, Loïc Meillard a une revanche à prendre après avoir dû renoncer à s’élancer l’hiver dernier au dernier moment. « J’espère que ce sera plus joyeux ce dimanche que les autres années », sourit le champion du monde du slalom qui n’a jamais vraiment trouvé la clé sur le glacier du Rettenbach, si l’on excepte sa 5e place en 2020. « Il ne faut pas grand-chose pour que je fasse la paix avec ce glacier. J’espère pouvoir prendre enfin du plaisir ici et réaliser deux belles manches. » Histoire de, pourquoi pas, annoncer clairement ses grandes ambitions et montrer à Marco Odermatt qu’il faudra compter avec le Valaisan cet hiver.
Johan Tachet & Laurent Morel/MB, Sölden
