Après plusieurs saisons passées aux États-Unis pour y étudier et poursuivre sa carrière de skieur, Loïc Chable a été sélectionné dans les cadres de Swiss-Ski. Un retour aux sources sur lequel le Vaudois porte désormais un nouveau regard.
Loïc Chable revient au pays après trois ans passés outre-Atlantique, entre Salt Lake City et Denver, où il partageait son temps entre ses études en économie et les compétitions. «C’est vraiment cool, c’est un retour à la source. Là-bas, c’était complètement une autre ambiance. Ici, tout est plus professionnel. Et c’est chouette de retrouver les gens avec qui je m’entraînais à l’époque et de voir où j’en suis aujourd’hui après ces trois années», glisse-t-il.
Sa sélection au sein de Swiss-Ski, le Vaudois l’a longtemps attendue. «J’étais vraiment entre deux. Je ne savais pas si j’étais juste dans les critères ou juste en dehors. J’attendais l’appel. Quand je l’ai eu, ça a été un énorme soulagement. Je me demandais vraiment si j’allais pouvoir continuer le ski si ça ne passait pas.»
Sa sélection s’est finalement concrétisée grâce aux critères de Swiss-Ski en super-G, qu’il a remplis en se classant parmi les 80 meilleurs mondiaux et en accumulant des points lors de ses courses aux États-Unis. Une fois la sélection confirmée, une autre bonne nouvelle est arrivée. «Quand j’ai su que j’étais intégré à un groupe de géant, j’étais super content. Même si je pratique aussi le super-G, je voulais absolument garder le géant comme discipline de base. J’ai l’impression que si je skie bien en géant, je suis aussi meilleur en super-G.»
Une expérience qui a tout changé
Si Loïc Chable est parti aux États-Unis, ce n’était pas sur un coup de tête. «Cette idée m’a toujours attiré. Après ma première année à Swiss-Ski, j’avais envie de changement. Et surtout, je me suis dit que si je n’y allais pas, je le regretterais toute ma vie.» Au pays de l’Oncle Sam, il y a obtenu un Bachelor en économie ainsi qu’un certificat en immobilier.
Mais au-delà de son cursus universaitaire, c’est surtout l’expérience humaine qui a marqué le Vaudois de 25 ans. «Ça m’a énormément ouvert l’esprit. J’ai compris qu’il n’y avait pas que le ski dans la vie. Aujourd’hui, j’ai un diplôme, donc je n’ai plus cette pression de devoir absolument réussir en ski. Je peux faire mon chemin à mon rythme, sans me dire que tout se joue là-dessus.» En janvier dernier, il avait notamment fait le plein de médailles aux World University Games, avec un titre en combiné, une médaille d’argent en géant et une autre en parallèle par équipes. Avec le recul, le doute n’existe plus: «Si c’était à refaire, je le referais à 200%».
Retour à Zinal et des ambitions en Coupe d’Europe
Revenir à la maison a aussi demandé une phase d’adaptation. «Après trois ans à l’étranger, vivre à la maison, reprendre un autre rythme, ce n’est pas automatique. Et ici, on skie beaucoup plus l’été qu’aux États-Unis, donc il y a clairement plus de volume.» Les premières courses Coupe d’Europe de géant, se déroulait la semaine passée à Zinal, un lieu qu’il connaît bien. «Je connais la piste, avec tous les entraînements et les courses ici. Je me sens un peu à la maison. Et la neige est beaucoup plus dure qu’aux États-Unis, ce que je préfère. J’arrive mieux à skier comme ça, même si c’est plus contraignant pour le corps.»
Pour les mois à venir, ses ambitions sont claires. «Le scénario parfait, ce serait déjà que mon corps me laisse faire ce que j’ai envie à 100 %. Le vrai objectif, c’est de m’établir en Coupe d’Europe. Idéalement en géant, mais j’ai aussi pas mal d’attentes en Super-G.» Car physiquement, tout n’est pas encore réglé. «J’ai de grosses douleurs au genou droit depuis longtemps. On ne sait toujours pas ce que c’est. Le seul vrai moyen serait de prendre plusieurs semaines de repos, mais en hiver, ce n’est pas possible. Alors je serre les dents et j’essaie aussi des méthodes alternatives.»
Aujourd’hui, son retour en Suisse ne se vit pas dans la pression. «Je sais la chance que j’ai de pouvoir encore skier à ce niveau. Je vois ça plus comme une opportunité que comme un vrai nouveau départ.»
SR
